«Ce sont de faux problèmes», considérait hier le président du parti Ahd 54 à propos de la nature du débat politique actuel. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Lors d'une conférence de presse, Ali Fawzi Rebaïne a renvoyé dos à dos les différents protagonistes de ce débat, sans les citer nommément. Laissant entendre que ces protagonistes ont apporté naguère leur soutien au président de la République, il ira jusqu'à les qualifier de «faces de la même médaille». Or, «le véritable débat, c'est sur comment faire face à la crise» à laquelle est confronté le pays, observe Ali Fawzi Rebaïne qui constatera la vacuité du plaidoyer des pouvoirs publics pour le développement de l'agriculture, celle aussi de la loi de finances pour 2016... Le président d'Ahd 54 ira jusqu'à qualifier les propos de certains membres de l'exécutif de «mensongers» concernant la portée de la LF 2016, la gestion du secteur public, l'industrie automobile. De même, Ali Rebaïne semble considérer que la révision de la Constitution, le renouvellement du Conseil de la Nation ainsi que le procès Sonatrach se déroulent dans un contexte marqué par le populisme, où prévalent les jeux politiciens au détriment des questions sensibles nationales. Par ailleurs, le président d'Ahd 54 qui avait rendu un hommage appuyé au défunt Hocine Aït-Ahmed, l'un de ceux qui ont contribué à l'indépendance du pays, s'interrogera sur la prévalence encore du sens du patriotisme en Algérie. Perplexe, Ali Fawzi Rebaïne observe que les demandes de restitution des biens des pieds-noirs sont prises en considération, en citant un volume de «125 dossiers en justice et 20 000 en attente», tandis que les biens de certains héros de la résistance au colonialisme ont été bradés. Sur un autre plan, M. Rebaïne indique que son parti s'est doté d'une feuille de route organique et programmatique pour 2016 et qu'une commission a été mise en place pour préparer le prochain congrès d'Ahd 54, prévu d'ici six mois.