Les récentes révélations du médecin français de Abdelaziz Bouteflika, dans le Dauphiné Libéré, n'ont pas laissé Fawzi Rebaïne sans réaction : «Nous avons maintenant la preuve que le certificat médical qui a permis à Bouteflika de briguer un quatrième mandat a été falsifié». Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) Le président d'Ahd 54, qui s'exprimait hier, à Alger, considère «gravissimes» et «interpellatrices» les révélations de Jacques Monségu, spécialiste en cardiologie interventionnelle, dans l'établissement hospitalier de Grenoble, au sud de la France. Le médecin personnel de Abdelaziz Bouteflika qui, jusqu'à récemment opérait à l'hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce, s'est en effet laissé aller à quelque confidence, sur le site électronique du quotidien régional grenoblois, le Dauphiné Libéré. Une déclaration qui a particulièrement retenue l'attention de Fawzi Rebaïne. C'est quand le médecin en question affirme : «J'ai commencé à suivre le Président algérien il y a dix ans.» Une preuve suffisante pour que le président d'Ahd 54, en déduise que «ministres et hauts responsables algériens ont menti au peuple algérien sur la santé de leur président pendant une décennie». Il ira encore plus loin, d'abord en s'interrogeant sur comment Abdelaziz Bouteflika a pu briguer un quatrième mandat, alors qu'il est depuis 2004 souffrant d'une maladie ? Ensuite, si le certificat médical qui lui a permis de rentrer dans la course électorale d'avril 2014, n'a pas été falsifié ? Des questionnements qui, de l'avis de Fawzi Rebaïne, relèvent maintenant de la certitude, étant donné les révélations du Pr Jacques Monségu. «Nous avons maintenant la preuve que le certificat médical qui a permis à Bouteflika de briguer un quatrième mandat a été falsifié», tranche-t-il. «2014 : une année sans président» ! Le président d'Ahd 54 accuse les autorités du pays d'avoir truqué les élections présidentielles d'avril 2014. Il accuse aussi magistrats et médecins de complicité dans la falsification et l'aval du certificat médical qui a permis à Abdelaziz Bouteflika de briguer un quatrième mandat. «Mais à qui pourrais-je m'adresser en ma qualité d'ex-candidat aux présidentielles d'avril 2014 ? Quelle institution de l'Etat est prête à prendre en charge ma requête ?», se plaigne-t-il. Par ailleurs et en faisant le bilan de l'année en cours, bientôt achevée, Fawzi Rebaïne retient surtout que «2014 a été une année sans président». Il rappelle à ce propos que tout au long de l'année 2014, Abdelaziz Bouteflika ne s'est déplacé dans aucune wilaya du pays pour s'enquérir des préoccupations du peuple. Aussi, ajoute-t-il, «il ne s'est pas adressé à la nation une seule fois». Mais ce qui l'outre le plus, c'est que «le candidat gagnant aux présidentielles d'avril 2014, avec un score de 81,24%, n'était même pas capable de faire sa propre campagne». Des faits qui conduisent le président d'Ahd 54 à citer l'exemple tunisien. «Malgré ses 88 ans, personne ne peut remettre en question la victoire de Béji Caïd Essebsi, aux récentes présidentielles tunisiennes, car il a fait sa propre campagne. Il s'est déplacé dans son pays pour présenter son programme et s'adresser au peuple. Il a eu un score de 55,68% et son principal rival a reconnu sa victoire», souligne-t-il. Enfin, Fawzi Rebaïne n'a pas caché son chagrin de voir «l'Algérie de 2014, incapable d'organiser des élections libres et transparentes».