«Tameγra Yennayer 2966» sera cette année célébrée durant presque une semaine, soit du 9 au 12 du mois courant. Sous la houlette du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA) un programme copieux tout aussi riche que varié a été concocté pour marquer cet événement annuel. Mais il faut observer que cette fois-ci, il intervient, plus que par le passé, dans un contexte tout à fait spécial, historique dirions-nous avec la consécration constitutionnelle de tamazight langue nationale, aboutissement au demeurant d'une ancienne revendication. Le Palais de la culture Moufdi-Zakaria, sur les hauteurs d'Alger, abritera les différentes variantes des festivités ludiques et pédagogiques qui vont des ateliers, tables rondes, récitals poétiques, projection de films, expositions culinaires et arts plastiques. Des troupes folkloriques et chants polyphoniques dont Idaballen, Ahelil, Ayrad de Béni-Sous animeront au son et baroud les festivités. Yennayer 2966, ce 12 janvier 2016, sera rehaussé par l'implication des ministères de l'Education nationale et de la Culture, représentés par leurs ministres respectifs, en l'occurrence Nouria Benghebrit et Azzeddine Mihoubi, aux côtés de Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA. Ce n'est guère par souci de protocole si l'on en juge par l'apport attendu de chacune de ces institutions et d'éminents professeurs et chercheurs invités dans les débats sur tamazight quant à sa vulgarisation s'agissant des messages d'accueil dans les différents modes de transport (avion, bateau, train, métro, tramway). A l'honneur aussi la calligraphie et l'écriture amazighes (en tifinaγ, arabe ou latin), car ici le choix définitif n'est pas fixé. Particulièrement concernés, les élèves de l'éducation nationale qui bénéficient déjà de cours de tamazight dans plusieurs wilayas. C'est pourquoi au deuxième jour, des élèves des établissements scolaires feront le déplacement au Palais de la culture Moufdi-Zakaria encadrés par des organisateurs pour un contact direct avec les réalités du monde amazigh à travers les récitals poétiques dans toutes les variantes, chaoui, kabyle, mozabite, targui. Mieux, ils auront peut-être aussi à déguster des plats typiquement amazighs et assister au montage d'un rituel de mariage traditionnel de Béjaïa ou à Imensi n Yennayer – dîner de Yennayer – confluence de toutes ses manifestations. Il convient de noter, au programme, un cours de tamazight qui sera dispensé dans l'ensemble des établissements scolaires, son intérêt est qu'il touchera les classes où il n'est pas encore enseigné. De plus, là où on voit que Yennayer 2966 se taille la part du lion, c'est avec le coup d'envoi à partir d'Alger (4) et d'Oran (1) de caravanes culturelles qui sillonneront les wilayas du pays. Deux autres annonces phares (entre autres) concernent le lancement du concours national pour la réalisation d'une statue du roi Massinissa et la présentation d'un premier clavier dédié à l'écriture de tamazight baptisé «Clavier Azul» fruit de la collaboration HCA-BMS informatique. Ne remisez pas votre sensibilité artistique à cette occasion puisque une exposition picturale vous sera assurée par deux peintres, Ahmed Bilek de Tizi Ouzou et Noureddine Hamouche d'Alger, deux palettes, deux styles.