Le président de Ahd 54 regrette que ça ne soit pas le Président de la République qui présente devant le peuple son avant-projet de la révision de la Constitution. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Ali Fawzi Rebaïne affirme qu'aujourd'hui, le président de la République ne peut «ni lire», «ni comprendre» la Constitution. D'ailleurs poursuit-il, «même la loi de finances 2016 n'a pas été signée. Le président de la République n'a fait que dessiner», dit-il. Il s'interroge que ça soit le directeur du cabinet du président de la République et non le Président en personne qui a rendu public l'avant-projet de la révision de la Constitution. «Ils disent que le président de la République est capable et que c'est lui qui gère. Qu'il vienne alors nous parler comme ils nous le montrent s'entretenir avec les étrangers», dit-il encore. Intervenant hier à Alger, Rebaïne précise que toutes les propositions de son parti lors des consultations n'ont pas été prises en considération dans l'avant-projet de révision de la Constitution. Il cite entre autres le pacte social national, un gouvernement de consensus national ainsi qu'une commission d'organisation et de surveillance des élections. Selon lui, ce texte est loin d'être un changement et l'officialisation de la langue amazighe n'est que le «fruit de longues années de combat». Il rappelle ainsi les 121 jeunes tombés en martyrs lors des évènements de la Kabylie, et ce, précise-t-il, «peu de temps après l'arrivée de Bouteflika». Quant à la constitutionnalisation de la liberté d'expression, il estime que cette liberté «s'inscrit normalement dans les traditions politiques d'un système et nous n'avons pas à la constitutionnaliser». Le président de Ahd 54 est convaincu que le pays ne peut se développer avec le système politique en place. «Aujourd'hui, l'Algérie connaît différentes crises consécutives et le pouvoir est affairé à gaspiller de l'argent et du temps», dit-il. Pour lui, une nouvelle République tel qu'imaginé lors du Congrès de la Soumam s'impose. «Le peuple doit vivre avec dignité. Ce n'est pas à une minorité de profiter à elle seule de l'aisance financière, un argent qui n'est d'ailleurs pas le sien», ajoute-t-il.