L'audition des témoins constituera un des points forts du procès de l'affaire Sonatrach 1. Cette importante étape du procès a débuté, hier, avec le passage à la barre du représentant juridique de Sonatrach. Déstabilisé par les questions de la défense, M. Mohamed-Rachid Benali avait toutes les peines du monde à donner des réponses précises. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Durant plus de cinq heures d'audition, le représentant juridique de la compagnie Sonatrach n'a pas apporté de concret aux questions soulevées par la défense. A chacune de ses réponses, il dira «je ne suis pas au courant, je n'ai jamais visité ce site (base du 24-Février), ou encore incapable de vous le dire». Des arguments que les avocats de la défense ont qualifiés de «véritable fuite en avant» d'un témoin clé «d'une affaire dont les zones d'ombre ne sont toujours pas connues». En effet, M. Mohamed-Rachid Benali a eu toutes les peines du monde «pour expliquer le fonctionnement» de la compagnie qu'il représente en la circonstance. L'attitude affichée par le représentant juridique de Sonatrach a encouragé la défense à poser des questions mettant le concerné dans des situations inextricables. D'ailleurs, ce dernier n'a pas pu donner une réponse exacte, lorsque un des avocats lui a demandé «où se situe réellement le préjudice subi par la compagnie». Une question qui n'a pas trouvé de réponse, sachant qu'aucune expertise n'a été établie durant toute la période d'instruction de cette affaire. Acculé par les dizaines de questions de la défense, M. Mohamed Rachid-Benali finira par dire que «Sonatrach n'a pas déposé une plainte où un quelconque contentieux a été révélé». Il est à noter que les questions des avocats s'articulaient essentiellement autour de «l'attribution des pouvoirs et la prise de décision dans l'attribution des contrats». Avocat de l'ex-vice-président chargé des activités Amont, Me Dhina porte à la connaissance du représentant de Sonatrach une directive élaborée et portant la signature de son client M. Belkacem Boumediène et lui demande si «le contenu dudit document a été scrupuleusement respecté par son signataire ?». La réponse par l'affirmative de M. Mohamed-Rachid Benali a conforté la défense, qui a vu en l'audition de ce premier témoin un «début de victoire» dans cette importante bataille judiciaire qui l'oppose à l'accusation. Même constat pour l'avocat de Zenasni, l'exvice- président des activités Aval du groupe Sonatrach, alors que la défense de l'ex-P-dg a, de l'avis de tous les présents, marqué des points «capitaux», ce qui «confortera sa plaidoirie attendue en début de la semaine prochaine. En somme, c'est une véritable contre-attaque que la défense a engagée en ce quatorzième jour du procès. Il est à signaler que l'audition des autres témoins a été entamée dans l'après-midi d'hier. Au nombre d'une centaine, leurs témoignages va durer jusqu'à la fin de la semaine. Il est à noter que le président du tribunal criminel, M. Mohamed Reggad, a précisé que la défense interrogera la partie civile (Sonatrach) avant de procéder à l'audition des témoins, au nombre de 110, dont 82 ont assisté aux procès, 26 absents et 2 décédés. Pour rappel, la 13e audience du procès des mis en cause dans l'affaire Sonatrach qui a eu lieu lundi passé a concerné l'audition des représentants des groupes italien Saipem Contracting Algeria, algéro-allemand Contel Funkwerk ainsi que de la SARL Contel Algérie qui ont nié les charges retenues contre eux relatives notamment à la surfacturation et à la corruption lors de la passation de marchés publics avec Sonatrach.