Reçu avant-hier par le président de la République et le ministre des Affaires étrangères, le secrétaire général du comité exécutif et chef du département des négociations de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a fait un diagnostic de la situation actuelle dans laquelle sombre le peuple palestinien. Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - Le colonialisme est «sans nul doute» la pire forme que peut prendre le terrorisme aujourd'hui, a insisté Saeb Arekat lors de la conférence qu'il a animée à l'ambassade de l'Etat de Palestine. Ajoutant que ce réseau que manipule aujourd'hui Israël à l'échelle globale n'est qu'un «outil» chargé d'occuper l'actualité internationale et d'écarter la cause palestinienne de toutes les préoccupations gouvernementales des Etats. Ceci en s'interrogeant sur la différence existant entre un terroriste qui extermine des civils et un colon qui «immole des enfants palestiniens innocents», s'est-il indigné. C'est dans ce sens qu'il rejoint ce qu'a déclaré l'ambassadeur palestinien précédemment lors de ses interventions médiatiques, disant que «jamais il n'y aura de paix dans le monde si la Palestine demeure sous le joug israélien». Interrogé sur le degré d'instabilité qui règne aujourd'hui dans l'Etat de Palestine, en agitation, l'intervenant a résumé «l'angoisse» de son peuple en une seule phrase. Une mère dont les enfants partent à l'école le matin ne se préoccupe pas tant de leurs résultats scolaires mais de leur «éventuel retour» à la maison en fin d'après-midi vivants. C'est une «guerre criminelle» que livrent aujourd'hui les forces coloniales israéliennes contre le peuple palestinien «sans défense», a déclaré le chef de l'OLP. Emprisonnements, détentions, assassinats, blocus, expropriations des terres, exode forcé et destructions des domiciles des citoyens palestiniens sont les évènements qui font partie de «notre quotidien», a-t-il énuméré. Néanmoins «nous incarnons la résistance», a-t-il souligné. Il n'y aura jamais place au doute ou à l'hésitation quant à «notre cause». Outre dissocier la cause palestinienne de la scène internationale, c'est également effacer de la carte géographique la Palestine que vise le colon par ses dernières extensions. Saeb Arekat a longuement insisté qu'il n'y aurait pas un Etat de Palestine à proprement parler sans le département de Ghaza ou de Jérusalem, dans son ensemble, en tant que capitale. Par ailleurs, avant de travailler sur une coopération «régionale ou internationale» plus dynamique, qui n'est certainement pas négligeable, il y a lieu de constituer une solide communion intérieure, a confié le responsable. Il est, en effet, assez sensible d'amener les mouvements Hamas et Fatah à collaborer entre eux et avec le gouvernement en place. De plus, des différents syndicats et parties prenantes sociales dont la société civile. Pourtant, l'unité palestinienne, aujourd'hui, passe par l'entente interne. «Nul ne pourra nous aider si nous n'arrivons pas à coopérer entre nous», a confié Saeb Arekat. Oublier le langage des intérêts et se pencher davantage sur «notre cause commune» est ce qui se développe aujourd'hui. Questionné à propos de la reprise des rapports diplomatiques entre la Turquie et Israël, l'intervenant a révélé qu'il est «normal» que chaque Etat protège ses propres intérêts. Ceci en précisant que la Palestine et la Turquie ont toujours partagé des relations d'amitié. S'agissant de l'aide financière dont bénéficie l'Etat de Palestine annuellement, Saeb Arekat a souligné que c'est d'une «autonomie financière», entre autres, dont la Palestine a besoin. Ceci en dénonçant les accords et conventions signés et bafoués par Israël qui sont utilisés comme moyen d'ajournement perpétuel de la véritable cause palestinienne dont seul un référendum transparent peut la libérer.