La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre non seulement dans tout le chef-lieu de la wilaya mais à travers toutes les communes peu après la prière du Maghreb, dans la soirée de jeudi dernier. Il s'agit de l'imam Feghoul El Hadj, âgé d'une cinquantaine d'années, de la mosquée El Houda, sise dans le quartier Hadj- Sadok, au pied du mont Douï. Que s'est-il donc passé ? Selon des versions concordantes, c'est après la prière du Maghreb, au moment où l'imam, après avoir officié à la prière, rentrait chez lui qu'il a été l'objet d'une agression sauvage. Un jeune du quartier, âgé de 25 ans, l'a attaqué par derrière, lui assénant un coup de couteau dans le dos puis d'autres coups encore dans l'abdomen et le visage. La victime a été évacuée vers l'hôpital Makour- Hamou. Arrivée au niveau des UMC, et ayant perdu beaucoup de sang, l'imam a rendu son dernier souffle. Une foule très nombreuse s'est rendue à l'hôpital, certains pour faire des dons de sang. Le wali, qui était en visite de travail dans la daïra d'El Abadia, accompagné de plusieurs responsables, est venu se recueillir au chevet de la dépouille du défunt. S'agissant de l'auteur de ce meurtre, selon les informations que nous avons pu récolter, il s'agit d'un jeune délinquant de 25 ans à qui l'imam prodiguait souvent des conseils pour suivre le droit chemin. Selon des bruits qui courent, le jeune homme qui a été immédiatement arrêté par la police et placé en garde à vue, avait agi sous l'effet de psychotropes. Cependant, il s'agit là peut-être de conclusions trop hâtives et c'est à l'enquête ouverte par le procureur de la République de déterminer avec précision et avec objectivité les causes et les motivations réelles qui ont poussé ce jeune homme à commettre ce meurtre. Selon un imam officiant à Blida, il serait souhaitable de mener une enquête plus approfondie, pour découvrir qui est derrière l'assassinat des imams, pensant que cet assassinat n'est pas si innocent que cela. Un autre imam, de Khemis Miliana, que nous avons pu joindre, nous a confié «nous ne connaissons pas encore les motivations qui ont conduit à cet acte, mais nous condamnons avec force cette agression contre les symboles de l'islam, et portant atteinte à la respectabilité des imams». Le défunt laisse derrière lui six orphelins. Il a été inhumé après la prière du vendredi au cimetière de Sidi- Yahia de Aïn Defla, accompagné à sa dernière demeure par une foule très nombreuse, venue de toutes les régions de la wilaya. On rappellera ici qu'il y a deux ans, dans la ville d'El Amra, au nord de Aïn Defla, l'imam de la mosquée principale a lui aussi été victime d'une sauvage agression à l'arme blanche. Cela s'était passé après la prière d'El Asser, lorsqu'un jeune avait frappé à la porte du domicile de l'imam, disant qu'il voulait lui parler. Dès que l'imam avait ouvert la porte, son agresseur lui asséna un coup de couteau dans l'abdomen, heureusement avons-nous appris, l'imam avait pu se défendre et a pu avoir ainsi la vie sauve.