La levée des sanctions internationales contre l'Iran, entrée en vigueur samedi dernier, qui fait suite à l'accord sur le nucléaire iranien paraphé en juillet dernier, impactera-t-elle le marché pétrolier mondial ? M. Kebci - Alger (Le Soir) - Déjà que le prix du pétrole est tombé à moins de 30 dollars, au lieu de 110 il y a un an soit une baisse de 75%, une chute sans précédent, il risque de dégringoler encore en raison d'une offre excédentaire sur le marché. Une offre qui sera plus accrue avec l'entrée sur scène de Téhéran qui promet d'augmenter ses exportations actuellement de l'ordre d'un million de barils de 500 000 barils dans les six à douze mois à venir à la faveur de cette levée des sanctions internationales. Autant d'ambitions iraniennes qui ne manqueront pas d'accélérer la chute déjà drastique des cours de l'or noir, craigne-t-on parmi nombre de pays exportateurs comme le nôtre. Un avis que ne partagent pas, cependant, certains experts et économistes. A l'image de Saïd Beghoul qui dit penser que «l'Iran fait plus de bruit qu'autre chose, une sorte de pression sur l'Opep pour récupérer sa quote-part de 500 000 barils jour et ainsi inonder le marché». Pour notre interlocuteur, «c'est plus une guerre psychologique, une guerre des nerfs qu'autre chose car l'Iran est dans l'incapacité de produire ces quantités au vu du caractère obsolète de ses installations et du manque de leur entretien durant la longue période de l'embargo imposé au pays. C'est une manière de tiquer l'Arabie Saoudite afin qu'elle réduise sa production». Et de considérer que le baril a déjà réagi puisqu'il oscille entre 25 et 26 dollars, précisant que cela «n'est pas uniquement du fait de l'Iran. Il y a les stocks de gasoil, du fioul et un surplus du pétrole brut américains de l'ordre de 18 milliards de barils». Notre expert notera, en sus, le fait que les «Etats-Unis ont stoppé l'achat du pétrole brut, ses raffineries réduisant considérablement leurs achats chaque fin d'année pour ne pas payer davantage d'impôts». Estimant qu'un baril de pétrole à 25 dollars «n'arrange personne », il prévoit «sa remontée à hauteur de 30 à 35 dollars d'ici le mois d'avril, lui qui soutient que cela relève d'une question purement technique ». Et de mettre en cause la production du gaz de schiste, responsable, selon lui, à hauteur de 70% de la chute du tarif de l'or noir, en sus de l'entame par les Etats-Unis des exportations du pétrole, inondant davantage le marché mondial. Cependant, notre interlocuteur soutient que cette production des gaz de schiste ne résistera pas à sa cadence actuelle puisque, son déclin a commencé même de manière timide, du moins sur sept champs. De ce fait, l'expert prévoit une «remontée des cours du pétrole vers 2017 ou 2018».