Le Groupe public mécanique s'est doté d'une feuille de route pour la période 2016-2022. Un plan d'actions en termes de modernisation de la production, l'impulsion de nouveaux investissements, le développement de la sous-traitance et la consolidation du partenariat. Créé à partir de l'ex-SGP Equipag (entreprise publique des industries mécaniques), dans le cadre de la reconfiguration du secteur industriel marchand, le Groupe mécanique repose sur trois filières industrielles (équipements industriels et hydrauliques, machinisme agricole et embarcations de pêche et matériels roulants et de travaux publics). Doté d'un capital social de 35 milliards de dinars et employant près de 9 000 personnes, ce groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 51 milliards de dinars en 2015. Ce groupe public impulse effectivement son redéploiement dans le cadre d'un plan d'actions pour la période 2016-2022 et qui a été validé par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) en novembre dernier. Selon son président, Bachir Dehimi, cité hier par l'Agence nationale de presse, le Groupe mécanique signera le mois prochain un contrat de performance. Ainsi, le groupe s'engagera vis-à-vis du ministère de l'Industrie et des Mines à réaliser ses objectifs, comme il paraphera des contrats de performance avec chacune de ses 38 filiales pour la mise en œuvre de leurs plans d'actions respectifs. Cette feuille de route est axée autour du développement des activités existantes de ce groupe à travers la modernisation de la gamme des produits et l'amélioration de leur qualité, ainsi que des activités complémentaires telles que la fonderie et la sous-traitance. Finalité de cette feuille de route, la réalisation d'un chiffre d'affaires de 106 milliards de dinars à l'horizon 2022. Ce que le groupe fabrique actuellement Actuellement, le groupe est présent sur le marché à travers notamment la fabrication de moissonneuses-batteuses à Sidi-Bel-Abbès (1 000 unités/an), de tracteurs Massey-Ferguson à Constantine (2 000 unités/an), de moteurs Mercedes-Benz-Deutz-MTU à Constantine (25 000 moteurs /an) et des engins de travaux publics de la marque allemande Liebherr (500 engins/an) ainsi que la visserie et boulonnerie industrielles. Récemment, le groupe a créé une société de fabrication de matériels agricoles en partenariat avec le constructeur portugais Galucho, et qui devra entrer en production au cours de l'année 2016 à Sidi-Bel-Abbès. Un autre contrat a également été conclu avec la société française Piriou pour la construction de grands bateaux de pêche et de servitude à Bouharoun. En plus de véhicules spéciaux pour la Défense nationale, le groupe produit également des compacteurs de marque espagnole (Europactor) par le biais d'un partenariat avec l'Entreprise nationale des machines de travaux publics (ENMTP, filiale du Groupe public Mécanique). Quant au coût de ces investissements réalisés ou en cours de réalisation, il se chiffre à 42 milliards de dinars dont 4 milliards de dinars en autofinancement. Cinq nouveaux projets industriels envisagés Cela étant, Bachir Dehimi indiquera que cinq nouveaux projets industriels dans les domaines de la fonderie, de l'énergie éolienne, des forages et de la voirie ainsi que des vannes pour le secteur des hydrocarbures sont en phase de maturation. Le premier projet, en négociation entre trois partenaires, est celui d'une nouvelle fonderie qui sera installée à Constantine, d'une capacité de 14 000 à 15 000 tonnes/an qui viendra renforcer celles de la même wilaya (3 000 t/an) et celle de Berrouaghia (Alger) d'une capacité de 8 00 t/an et dont une partie sera destinée à l'export. Ce projet sera réalisé selon la règle 51/49% régissant l'investissement étranger en Algérie, par Etrag (une des filiales du groupe algérien) et le constructeur américain de tracteurs Massey-Ferguson ainsi que d'un fondeur mondial en tant que partenaire technologue. Une partie de la production de cette unité sera destinée à satisfaire les besoins de l'usine des tracteurs Massey-Ferguson (2 000 unités/an) à Constantine et celle des moteurs Mercedes- Benz dans la même ville (25 000 unités/an), tandis que le reste sera exporté vers les usines du constructeur américain implantées à travers le monde. Dans le domaine des énergies renouvelables, un créneau dans lequel le groupe compte investir pour la première fois, il est prévu la réalisation d'une unité de fabrication d'éoliennes d'une capacité de 3,6 mégawatts. A cet effet, une joint-venture devra être signée prochainement entre Poval (filiale du groupe public) et un partenaire finlandais et, éventuellement, un deuxième partenaire étranger. Ce projet devrait être installé à Berrouaghia ou dans une autre ville des Hauts-Plateaux. Par ailleurs, le Groupe mécanique va investir dans la fabrication de vannes destinées au secteur des hydrocarbures en partenariat avec le leader français Valco Malbranque avec qui le protocole d'accord a été signé en octobre dernier à Paris. «Les partenaires travaillent actuellement sur le pacte d'actionnariat et le business plan», précise le même responsable selon lequel le contrat de joint-venture pourrait être signé avant fin juin 2016. Quant au 4e projet, il concerne la fabrication de matériel de voirie (bennes...) à travers un partenariat devant réunir sa filiale Magi, le groupe SNVI et l'entreprise portugaise Galucho, à travers une société mixte qui devra être créée durant le premier semestre 2016. Les bennes qui seront produites à Rouiba seront destinées à équiper les camions sortis des chaînes de montage de la SNVI et, éventuellement, les anciens camions nécessitant une réhabilitation. Le 5e projet prévu porte sur la fabrication d'outils et d'appareils de forage pour les secteurs de l'hydraulique, de l'énergie et des mines. Un prototype a déjà été produit mais le groupe souhaite trouver un partenaire étranger pour une meilleure maîtrise technologique : «Si nous ne trouverons pas de partenaire, nous étudierons ce que nous pourrons faire avec Sonatrach pour la réalisation de ce projet ». La sous-traitance à booster L'autre créneau essentiel retenu par la feuille de route du groupe est celui de la sous-traitance qui sera développée à travers la création de filiales spécialisées dans cette activité tout en accompagnant les sous-traitants privés et en établissant des partenariats avec des étrangers. Il s'agit de constituer «un important réseau de sous-traitance qui représente une activité stratégique parce que complémentaire à celle du cœur du métier de la construction mécanique , explique M. Dehimi. De surcroît, la mise sur pied d'une filiale engineering est également retenue et pour laquelle des négociations sont en cours avec un partenaire français, sachant que le Groupe public mécanique recourt jusqu'à maintenant à l'expertise étrangère pour cette activité.