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Pr Xavier Bigard (membre de l'Agence française de lutte contre le dopage) : «Les produits utilisés en milieu féminin sont en majorité des anabolisants»
L'utilisation de produits dopants par les femmes sportives peut engendrer des effets secondaires « extrêmement graves » sur leur santé et leur équilibre, a averti hier à Alger le professeur français Xavier Bigard, lors de la deuxième et dernière journée des 5es Cours sur la médecine du sport. Le Pr Bigard, membre de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) de Paris, a souligné que ces effets néfastes sont «nettement plus importants» sur l'équilibre de la femme par rapport à l'homme. «Pendant un certain moment, la différence des records entre femmes et hommes a été comblée. On pouvait penser à une meilleure préparation des femmes, mais cette thèse a été écartée suite aux mesures draconiennes de contrôle anti-dopage. Le fossé s'est creusé à nouveau, ce qui donne une idée sur l'ampleur de l'utilisation des stéroïdes anabolisants par les femmes sportives», a expliqué l'expert français au début de son exposé. Selon les statistiques de l'Agence mondiale anti-dopage (AMA) pour l'année 2014, pas moins de 330 contrôles positifs ont été enregistrés chez les femmes, contre plus de 1 300 cas d'athlètes masculins dopés. «Les produits utilisés en milieu féminin sont en majorité des anabolisants et des stimulants qui visent l'amélioration de la masse musculaire et la fonte de la graisse», a-t-il précisé. «Pour la femme, les effets sont désastreux sur son équilibre hormonal et psychologique à travers une modification même de la perception de la féminité. Une nervosité et une agressivité considérables sont aussi signalées», selon l'intervenant. Des études récentes ont révélé aussi «une baisse de la fertilité, des risques sérieux de stérilité ainsi que des complications durant la grossesse», a énuméré, entre autres, le conférencier. Selon le Pr Bigard, le dopage n'affecte pas seulement le monde du sport, mais également une «bonne partie» du reste de la société, inconsciente de ses répercussions négatives. «Un peu plus de 3% de la population générale utilise des produits dopants qui ont des effets secondaires cardio-vasculaires dangereux et affectent aussi les fonctions rénales. Ils augmentent de 30% le volume cardiaque, ce qui peut multiplier les risques d'un arrêt cardiaque», a mis en garde le Français.