«Celui qui décroche une licence dans le cadre de ce projet est immédiatement opérationnel ; il est en outre assuré d'avoir son emploi» affirmera au Soir d'Algérie, le professeur Abdelaziz Taïri, vice-recteur de l'université de Boumerdès, chargé de la coopération et de la communication, au sujet ce nouveau concept de formation universitaire à la carte. C'est quoi en fait le projet Coffee ? C'est la co-construction d'une offre de formation à finalité d'employabilité élevée. C'est un programme de formation spécifique présenté par neuf universités algériennes et leur tutelle qui sera financé et piloté par l'Union européenne (UE) dans le cadre du global programme Erasmus+ et «Capacity Building». L'UE a dégagé un budget de 925.490 euros pour la concrétisation du projet Coffee. Lundi, l'université M'hamed-Bougarra de Boumerdès (UMBB) a abrité une rencontre d'information et de sensibilisation, sur ce thème, en direction des responsables dans le secteur économique et ceux des universités adhérentes du centre du pays à savoir Djelfa et Ghardaïa. Des conférences similaires étaient programmées à Constantine, pour les universités adhérentes de l'Est et Tlemcen pour l'Ouest. Mohammed Nadjib Kazi-Aoual, chargé par l'UE de la coordination de ce plan nous donne un aperçu général sur le sujet. «Le programme Coffee vise à structurer l'offre de formations professionnalisantes des cadres moyens pour les secteurs économiques. Dans ce projet, le partenaire le plus important est le secteur économique. C'est en effet lui qui détermine les besoins en cadres moyens et en compétences. L'université et les secteurs demandeurs vont , par la suite, formuler la formation en question. C'est pourquoi nous parlons dans le projet de co-construction. Une fois la formation est construite, le secteur économique s'engage à recruter les personnes concernées par cette formation.» Il précisera, en outre, que neuf formations seront lancées en 2017/2018 en projets pilotes puis neuf autres suivront si les résultats qui en découleraient du projet pilote seraient positifs. Selon le professeur Taïri, les entrepreneurs qui souscrivent à cette configuration de formation participeront à la conception de son contenu. «Ils sont également les bienvenus pour la sélection des candidats parmi les nouveaux bacheliers. Nous pourrions les faire participer, c'est, en effet, un plus pour nous. Plus nous avons de partenaires, plus nous élargirons notre environnement dans le secteur économique.» Par ailleurs, selon le communiqué rendu public par les organisateurs de cette rencontre, le plan Coffee vise «au renforcement des relations entre les systèmes d'enseignement supérieur et l'environnement socioéconomique au sens large et l'amélioration de la qualité de l'enseignement supérieur et la pertinence avec le marché de l'emploi.» En fait, il estime que l'employabilité ne se concrétisera pas si le secteur employeur n'adhère pas au processus. Des universités de France, de Belgique, d'Irlande et d'Espagne y apportent leur soutien par leur expérience et la formation des formateurs. La Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) et l'Agence de développement et la promotion de l'entreprise (ADPE), basée à Annaba, y adhèrent en qualité de secteur économique.