Bachir Mecheri dit «Baby» a fait les beaux jours du MC Oran et du MC Alger avant de se reconvertir au métier d'entraîneur. Actuellement adjoint de Fouad Bouali, il fait le point sur le parcours du club d'El-Hamri qui vient d'enchaîner deux belles performances, une victoire sur le leader, l'USM Alger, et un nul chez le dauphin, le CR Belouizdad qui n'a pas l'habitude d'être autant malmené dans sa «kouzina». Le Soir d'Algérie : Si le MCO avait joué tous ses matchs comme face au CRB, il aurait été en tête du classement. Bachir Mecheri : Oui, on a fait un bon match, mais on avait également réussi une belle rencontre à Béjaïa face au MO Béjaïa et il est vrai que l'on n'a pas été toujours aussi brillants. Avez-vous quitté le stade du 20-Août avec des regrets d'autant plus que le troisième but du MCO était valable ? Effectivement, il n'y avait pas de hors-jeu sur ce troisième but et il n'y avait pas également penalty contre nous. Personnellement, j'ai quitté le stade avec des regrets parce qu'on a laissé filer les trois points de la victoire, qui plus est en déplacement mais satisfait également par le rendement de l'équipe. On a inscrit deux buts avec un jeu offensif et on a montré que l'on était très présents sur le plan physique. Les trois prochaines rencontres du MCO se dérouleront à Oran. C'est un grand avantage pour viser le podium ? En football, c'est la logique du terrain qui prévaut. Ce sont des rencontres à Oran, certes, mais ce sera difficile. Curieusement, vous allez affronter des équipes qui luttent pour le maintien après avoir croisé le fer avec le leader et son dauphin. Oui, c'est étonnant mais c'est le calendrier. Qu'est-ce qui est le plus difficile, affronter le leader et son poursuivant ou bien des équipes menacées par la relégation ? Dans les deux cas, c'est difficile. Quant vous affrontez un club qui joue le titre, c'est toujours délicat. Et quand il s'agit d'une formation menacée, vous avez en face un adversaire qui n'a plus rien à perdre et qui est avide de vous battre pour récolter des points salvateurs. Maintenant, c'est à nous d'être au niveau pour passer tous ces écueils. Justement, le MCO est huitième à six points de la deuxième place. L'objectif, c'est le maintien ou le podium ? Nous, on essaye de motiver les joueurs pour qu'ils aillent de l'avant et pour jouer le haut du tableau. Si on se base sur le maintien, les éléments vont entrer sur le terrain avec la peur au ventre. Par conséquent, à chaque match, on essaye de les mettre dans des conditions psychologiques pour viser le haut du classement. Le MCO a la deuxième meilleure attaque du championnat, mais aussi la deuxième plus mauvaise défense. Comment expliquez-vous ce déséquilibre ? A chaque rencontre, on arrive à marquer mais on encaisse également beaucoups de buts. C'est le système défensif qui est à revoir ? Ecoutez, on est conscient de cette lacune et après chaque rencontre, on essaye de corriger. Mais, sur le terrain, surtout sur les balles arrêtées, on n'arrive pas à avoir une concentration maximum. Bon, on va continuer à travailler pour apporter les réglages nécessaires et essayer d'éviter les erreurs que l'on a pu commettre lors des dernières rencontres. Au cours des années 90, vous avez évolué pendant sept ans au Mouloudia d'Alger. Comment expliquez-vous le fait qu'un club aussi riche et populaire n'arrive pas à dominer le foot national ? Le problème du MCA c'est l'instabilité chronique que ce soit au niveau des dirigeants ou des joueurs. On ne peut rien construire quand on est instable. Ensuite, le MCA a des supporters impatients qui veulent des titres dans l'immédiat et de ce fait, ils exercent une énorme pression que certains éléments ont du mal à supporter. Cette saison, sur le papier, le MCA possède le meilleur effectif d'Algérie avec par exemple Derrardja qui était la star et le buteur du MC El Eulma ou Abid qui était un brillant attaquant à El-Harrach. Mais avec l'instabilité du staff technique et la pression, ils ont perdu tous leurs moyens et ne peuvent pas exprimer toutes les qualités qu'ils ont démontrées ailleurs. Vous êtes titulaire du diplôme d'entraîneur CAFA. Quand allez-vous franchir le pas et driver une équipe comme entraîneur en chef ? Je pense que je suis encore jeune et je fais mon apprentissage. Etre adjoint dans un grand club comme le MCO, c'est déjà pas mal. Ensuite, mon objectif c'est bien de devenir entraîneur et c'est une reconversion à laquelle je m'étais préparé avant de raccrocher les crampons. Maintenant, je ne veux pas brûler les étapes.