Une guerre sans merci sera désormais menée contre les fléaux de la fraude et de raccordements illicites au réseau électrique, manifestes aussi bien en milieux urbains que dans le monde rural. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est ce que le président-directeur général du groupe Sonelgaz annonce puisque les fraudeurs seront poursuivis «devant les juridictions compétentes pour une application fermes des dispositions de la loi». Noureddine Bouterfa, qui s'exprimait, hier lundi, au forum économique du quotidien El Moudjahid, promet également de traquer les mauvais payeurs via une «application stricte des délais de coupure». Parallèlement, la modernisation des systèmes de gestion à l'effet de réduire les pertes techniques et de gestion se poursuivra, faisant part de l'installation, l'année prochaine, des fameux «compteurs intelligents» qui auront à détecter les «astuces de blocage» auxquelles recourent nombre de chefs de ménage. Mais à ces contraintes se greffe une autre, celle des tarifs gelés depuis 2005 et qui ont causé «d'importants manques à gagner par rapport aux revenus requis». Ceci pour dire que les révisions décidées en 2016 par la commission de régulation de l'électricité et du gaz permettront de récupérer à peine 25 milliards de dinars. Très insuffisantes pour espérer rétablir un équilibre», affirme Bouterfa qui ajoute que, de ce fait, «le chemin de la vérité des prix est encore long à parcourir». Par ailleurs, le premier responsable de Sonelgaz n'exclut pas le recours à l'endettement extérieur pour contourner la conjoncture actuelle marquée par une réduction drastique des revenus de l'Etat et pouvoir mener à terme ses programmes d'investissements. Car, explique-t-il, il est question de trouver des «réponses pérennes à la question de la disponibilité financière afin de pouvoir réaliser un programme d'investissement d'un montant de plus de 2 800 milliards de dinars à mobiliser d'ici l'année prochaine tout en ne perdant pas de vue que la satisfaction de la demande à l'horizon 2025 exigera également la mobilisation d'un montant additionnel équivalent». Aussi, les lignes de crédits ouvertes pour le financement d'une partie des programmes de développement 2013-2017 notamment en matière de production, transport et distribution de l'électricité de l'ordre de 2 600 milliards de dinars restent encore insuffisantes pour boucler le programme. D'où, ajoute-t-il, et au regard du volume important des engagements des sociétés, ajouté à la faiblesse des capacités d'autofinancement, le recours inévitable à l'endettement pour la couverture des investissements qui, pour la seule année 2016, nécessitent une enveloppe de 2 600 milliards de dinars». Un endettement qui, au vu du «rétrécissement du marché financier local», ne pourra se faire qu'à l'extérieur, sur le «marché international pour pouvoir mener à terme les investissements futurs du groupe».