Chems-Eddine Chitour, directeur du Laboratoire de valorisation des hydrocarbures à l'Ecole nationale polytechnique, voit d'un œil optimiste la crise énergétique qui remonte à juin 2014. Il est temps que l'Algérie pense mais surtout agisse dans l'exploitation de ses potentialités dans les énergies propres. Naouel Boukir – Alger (Le Soir) - Il est clair que la dernière réunion tenue par les pays de Opep (l'Arabie Saoudite, le Qatar, le Venezuela et la Russie) ne changera pas grand-chose à la situation actuelle dans laquelle se trouve le prix du baril de pétrole galvanisant, depuis près de deux ans. Une analyse que partagent plusieurs experts aujourd'hui, dont le professeur Chems-Eddine Chitour. Tant qu'il n'y a pas un «accord commun» écrit, noir sur blanc, imposant de véritables restrictions, entre les pays membres, et non «membres de l'Opep», le prix du baril n'est pas près de se réconcilier avec ses 60 dollars d'antan. D'autant plus que chacun des grands producteurs a tendance à tirer la couverture de son côté dans cet environnement géostratégique imprévisible. A commencer par l'Iran qui tente de reconquérir ses parts de marchés d'avant et d'exploiter «le désaccord» UE-Russie, avec une production actuelle dépassant les 2.8 mbj. En outre, l'intervenant explique que le marché des énergies fossiles n'est pas seul à souffrir de cet affaissement des prix puisqu'il influe également sur la rentabilité des gaz et pétrole de schiste. Les USA «se plaignent» également de cette situation «insoutenable» sur le long terme.Pourtant, le professeur Chitour veut extorquer de cette conjoncture un grain d'optimisme pour le pays mono-exportateur qu'est l'Algérie aujourd'hui encore. Selon lui, on peut y voir «une opportunité de transition énergétique». Une initiative conditionnée pour une réelle volonté d'action sur le terrain, n'a-t-il pas manqué de préciser. Energies solaire et éolienne sont entre autres d'importantes «potentialités» que l'on doit apprendre à valoriser. Sans omettre la place prépondérante de l'agriculture et du Sahara algérien dans l'économie nationale. Ceci en tirant les leçons de cette perturbation et en mettant un terme au «bradage» des prix de ses carburants et en «normalisant» ses subventions. Partant du principe que «tout a un coût», conséquent sur le macroéconomique, il y a lieu de rationaliser. Non pas la consommation en aval mais en amont : à travers des prix «d'équilibre» en protégeant les classes sociales vulnérables. En attendant, c'est à l'exécutif de donner cet exemple. La rationalisation rationnelle et juste ainsi que le passage de «l'ébriété énergétique» à la «sobriété énergétique» ne doivent pas concerner le simple citoyen.