Après un morceau de ghrib andalou exécuté au oud par le mélomane Hrach Baghdadi, le conférencier Kiouar Baroudi s'est appuyé sur les ouvrages de feu Bourouiba Boualem parus en 2001 et Une histoire du syndicalisme algérien paru en 2005 de Lakhdar Kaïdi. L'orateur va diviser son intervention en 5 périodes. La première va du début du XXe siècle jusqu'à l'avènement du Front populaire en 1936. En application du Code de l'indigénat, les Algériens ne sont pas autorisés à militer. Ces mesures discriminatoires s'estompent avec le renforcement de l'Etoile nord-africaine. La première section syndicale a été créée à Constantine par des ouvriers typographes européens en 1880. La deuxième période s'étale de 1936 à 1945, à la fin de laquelle eut lieu la libération des syndicalistes algériens emprisonnés qui vont faire renaître le nationalisme grâce notamment à la constitution des AML (Amis du manifeste et de la liberté). Mais les manifestations de mai 1945 freinent cet élan. La 3e période couvre les années 1946 à 1953. Malgré la répression sanglante des manifestations de 1945, l'UDMA et le PPA-MTLD gagnent des sièges à l'Assemblée et aux conseils municipaux. Le premier congrès du PPA-MTLD donnera naissance à la commission centrale des affaires sociales et syndicales dirigée par un certain Aïssat Idir. Le début de la guerre froide va provoquer la scission de la CGT pour donner naissance à la FO (Force ouvrière). Cette période connaîtra une participation plus grande des travailleurs algériens à la vie et aux luttes syndicales en Algérie et en France. La quatrième étape, tient à faire remarquer Baroudi, marque le déclin du PPA- MTLD malgré la tenue du deuxième congrès. La CGT voit son effectif stagner. L'éclatement du premier parti nationaliste verra le CRUA déclencher la guerre de Libération. Le renforcement du FLN va succéder au CRUA et bénéficiera de l'appui des centralistes et de l'UDMA. La fondation d'une centrale syndicale nationale UGTA le 24 février 1956 associera totalement notre prolétariat au combat libérateur. Pour la 5e période de 1962 à 1965, le conférencier parlera de ces syndicalistes sortis des prisons et qui vont souffrir des dissensions politiques. Le 17 août 1962 correspond à la date de préparation du 1er congrès qui va se dérouler en janvier 1963. Après 4 jours de travaux, le bureau politique du FLN rejette le rapport préparé par la commission de préparation autonome et l'UGTA passe sous la coupe du parti unique. Dr Medjdoub, à son tour, parlera de la nationalisation des hydrocarbures. Il va expliquer à l'assistance comment l'Algérie pensa, dès 1963, à récupérer ses richesses en créant la même année la Sonatrach pour le gaz et le pétrole et Sonarem pour les mines. Les compagnies pétrolières continuaient à exploiter les puits de pétrole mais en 1965, Boumediène exigea d'elles de réinvestir 50% des revenus dans de nouveaux forages. La nationalisation des mines en 1966 obéit à un souci de notre pays de récupérer ses richesse et asseoir sa souveraineté réelle. Pour ce faire, deux instituts ont été créés, l'IAP et l'INH, pour former des techniciens et des ingénieurs dans le but d'encadrer l'exploitation des hydrocarbures. Le 24 février 1971, le gouvernement algérien décide la nationalisation de ses hydrocarbures, les compagnies françaises n'ayant pas rempli leur contrat. L'Algérie intègre, la même année, l'Opep dont elle devient membre actif. Après avoir commenté le contexte actuel de la chute des prix de l'or noir et la polémique autour du gaz de schiste, le conférencier va expliquer les enjeux économiques et géostratégiques liés à cette énergie fossile. Pour ce faire, il va parler de l'affaire Mattei, le grand patron de l'impressionnante société pétrolière ENI, très performante et qui a été une sérieuse concurrente pour les compagnies anglaises et américaines au Moyen-Orient. Mattei a été assassiné. Un autre grand nationaliste a été cité. Il s'agit du ministre iranien du Pétrole dans les années 50, Mossadegh. Ce dernier nationalise la Anglo Iranian Oil Compagny. Un embargo est alors décrété contre le pétrole iranien. Le ministre de l'Energie démissionne mais le peuple le fait revenir après des émeutes sanglantes. Les services secrets britanniques, en complicité avec les Américains, remettent sur le trône le shah qui avait fui en Italie. Mossadegh, arrêté, est condamné à mort et les compagnies anglaises reviennent exploiter les puits iraniens.