Chute des cours du pétrole et ses conséquences sur l'économie algérienne est le thème de la conférence animée, dans l'après-midi de mercredi dernier, à Tizi-Ouzou par le Dr Abdelhak Lamiri, économiste et expert en management pour qui la crise financière que traverse notre pays suite à la chute des prix des hydrocarbures, est la conséquence de la politique économique adoptée par l'Algérie. Politique caractérisée par des choix stratégiques qui n'ont pas eu un effet d'entraînement pour la machine économique, car basés sur le recyclage de l'argent du pétrole pour le financement de plans successifs de relance économique, la mise en place des infrastructures et pour le sauvetage d'entreprises publiques déficitaires. 30 milliards de dollars ont été engagés dans la dernière opération alors qu'il aurait été plus judicieux d'utiliser cette somme dans la création de PME, selon le conférencier qui, s'étalant sur les raisons de l'échec, estime que le modèle de croissance extensive choisi ne convient pas à l'Algérie parce que basé essentiellement sur la dépense publique, elle-même financée par la rente pétrolière, donc non productif de profit. C'est l'entreprise qui crée le profit, expliquera le conférencier qui cite l'exemple de la Chine et de l'Inde. L'Algérie doit suivre l'exemple de ces deux pays qui ont intégré dans leur politique économique les facteurs-clés de la réussite, à savoir l'investissement dans le développement de la qualité du système éducatif, la mise en place d'un management institutionnel et des entreprises. «Il ne sert à rien de rationaliser les dépenses si on persiste à suivre la politique économique actuelle. Rationaliser les dépenses suppose l'existence d'un management institutionnel et un système entrepreneurial modernes et performants ; ce qui n'est pas le cas en Algérie», expliquera le Dr Lamiri. Tabler sur la reprise improbable du marché énergétique, poursuivre la même politique économique basée sur la dépense publique et ignorant les facteurs-clés de réussite ne permettra pas la reprise de l'économie algérienne. «La situation sera vivable, mais l'Algérie ne sera pas un pays développé et émergeant.»