Des dizaines de milliers de partisans de Moqtada Sadr manifestaient hier dans le centre de Baghdad en soutien à l'influent chef chiite qui a appelé durant le rassemblement le gouvernement à mener de sérieuses réformes. «Le Premier ministre est dans une position critique depuis que le peuple s'est soulevé», a affirmé Moqtada Sadr, haranguant la foule place Tahrir. Le Premier ministre Haider Al-Abadi peine à introduire les réformes promises en réponse à l'exaspération de l'opinion, après une série de manifestations ayant rassemblé l'été dernier des milliers d'Irakiens à Baghdad et dans le sud du pays pour protester contre la corruption endémique et réclamer l'amélioration des services publics. Il se heurte notamment à une opposition au sein de son gouvernement mais aussi au sein de son propre parti. «Aujourd'hui, il doit réaliser des réformes sérieuses, pas cosmétiques», a lancé Moqtada Sadr devant ses partisans, dont beaucoup arboraient le drapeau irakien. L'influent chef chiite, qui à plusieurs reprises avait annoncé son intention de quitter la politique, contrôle une importante force paramilitaire, «Saraya al-Salam». Moqtada Sadr a tenté récemment de se distancier du bloc sadriste, des responsables issus de sa formation politique ayant été pointés du doigt pour être parmi les plus corrompus du pays. hier, il a encore affirmé que «personne au sein du gouvernement (le) représentait». S'il a publiquement critiqué le Premier ministre pour la lenteur des réformes, il a été parmi ceux qui le soutiennent le plus parmi les factions chiites du gouvernement.