Présidence de l'Algérie du Conseil de sécurité : défense des causes justes, efforts inlassables pour porter la voix de l'Afrique    Le groupe parlementaire d'amitié Algérie-Venezuela examine les moyens de renforcer la coopération avec l'Assemblée nationale vénézuélienne    29e édition du Prix du 1er Novembre 1954 : le ministère des Moudjahidine distingue les lauréats    Décès de l'ancien journaliste de l'APS Mohamed Bakir    Le ministre de la Santé se réunit avec le SNMGSP    Commission intergouvernementale mixte algéro-russe: signature de 9 accords et mémorandums d'entente dans plusieurs domaines    Championnat arabe de la course d'orientation: Alger abrite la 1e édition du 1er au 5 février    Football: Ahmed Kharchi seul candidat à la présidence de la LNFA    Foot/Ligue 1 Mobilis: Djezzy signe une convention de sponsoring avec l'US Biskra    Algérie/Mauritanie: Sonatrach signe un mémorandum d'entente avec la SMH pour le renforcement de la coopération énergétique    ONPO: le coût du Hadj fixé cette année à 840.000,00 DA    Constantine: Plus de 400 tonnes d'aides humanitaires collectées pour le peuple palestinien à Ghaza    Agrément à la nomination de la nouvelle ambassadeure d'Algérie à Oslo    La coopération bilatérale au centre des entretiens de Arkab avec le vice-ministre russe de l'Energie    Le Maroc empêche la visite de parlementaires basques au Sahara occidental    Pluies orageuses attendues sur des wilayas de l'Ouest à partir de jeudi soir    « L'appel à l'expulsion des Ghazaouis est une tentative désespérée et injuste »    «Le recensement vise à atteindre plusieurs objectifs politiques stratégiques»    Les moyens de renforcer l'efficacité énergétique examinés    Signature d'un protocole de coopération en matière de formation policière    Fédération tunisienne de football : Moez Nasri élu nouveau président    Le sélectionneur algérien plus objectif dans ses analyses    Débâcle des Verts au Mondial de hand : Les pouvoirs publics interviennent    Le Général d'Armée Saïd Chanegriha reçoit le SG adjoint délégué pour les affaires politiques et la politique sécuritaire de l'Otan    «Nous sommes maîtres chez nous !»    Poutine était prêt à rencontrer Zelenski au printemps 2022    Saisie de 1.700 kg de kif traité et 441 comprimés de Prégabaline 300 mg    A Monsieur le président de la République    A Monsieur le président de la République    Des milliers de déplacés au Darfour-nord en raison d'une escalade des attaques des FSR    Sansal, le Cercle algérianiste et le plan de partition de l'Algérie    Une commune en plein chantier    Arrivée à Skikda, la troisième halte    Tizi-Ouzou: la caravane Jeunesse et Mémoire nationale sur les traces des "novembristes"    Développement et modernisation de la capitale: une séance de travail consacrée au Plan blanc    Elaborer une stratégie nationale aux contours clairs        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



UNE FILI�RE JUTEUSE
La contrefa�on s'industrialise Dossier r�alis� par Meriem Ouyahia
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 02 - 2005

La contrefa�on s'industrialise. C'est le constat auquel nous sommes parvenus en pr�parant ce dossier. Il r�sume � lui seul l'ampleur de la piraterie en Alg�rie. Consid�r� il y a quelques ann�es comme l'œuvre de quelques individus � la pointe de la technologie, aujourd'hui, la contrefa�on conna�t un tout autre genre de fraudeurs.
Mieux �quip�s, bien introduits dans le circuit, ils peuvent diffuser leurs supports contrefaits � une plus grande �chelle. Au fait, il s'agit des �diteurs, qui, dans certains cas, sont derri�re ce trafic en pourrissant ce m�tier. C'est un sujet tabou dans ce cercle. Rares sont ceux qui en parlent et quand ils le font c'est en catimini. Dans ce dossier, nous embo�tons le pas aux agents de l'Office national des droits d'auteur (ONDA) pour conna�tre de pr�s leur travail et leurs contraintes. M�me si des "petits revendeurs" trouvent leur compte, les riches s'enrichissent encore… Ni taxes, ni charges et des marges b�n�ficiaires colossales. Les plus grands perdants sont l'Etat et les artistes. Voyage dans les m�andres de cette industrie…
Meriem Ouyahia
"DESCENTE" AU D15 AVEC LES AGENTS DE L'ONDA
Frayeur, pr�caution et… contraintes
Connu et reconnu comme �tant un march� important o� la contrefa�on fait rage, le march� pr�s de Boumati, appel� commun�ment D15, est tout indiqu� pour y faire une descente. Le chef d'agence, Hassen, a ainsi d�cid� d'y faire un petit tour, troisi�me du genre. Ayant fait les d�marches n�cessaires aupr�s des services de s�curit�, rendez-vous est pris pour dimanche � 4 heures. Pourquoi ce jour et cette heure ? Tout simplement, c'est le jour de grand march� et � cette heure-ci, les ventes n'ont pas encore commenc�. Le ma�tre mot � retenir de cette exp�dition est sans conteste : frayeur.
4 heures. Par petits groupes, les agents commencent � se pr�senter au parking du commissariat d'El-Harrach, qui se trouve � quelques m�tres du D15, lieu du rendez-vous. A peine r�veill�s, grelottants de froid, ils s'encouragent mutuellement. Une bonne ambiance r�gne. Quelques policiers les ont rejoints. La discussion tourne autour d'op�rations faites par l'Office dans les autres wilayas. Au fait, les contr�leurs de l'agence d'Alger sont associ�s aux op�rations effectu�es dans d'autres localit�s, ils y apportent assistance et aide. Les policiers de permanence et en tenue posent des questions sur les missions de l'ONDA et ce qu'ils vont saisir. 5 heures. L'�quipe depuis longtemps au complet attend toujours la brigade de permanence qui est partie patrouiller. "Dans ce genre d'op�rations, nous avons peur des fuites. Cela s'est d�j� produit lors de notre deuxi�me op�ration au D15. Nous avons inspect� plusieurs fourgonnettes, � 1 heure, avant leur entr�e dans le march�, aucune d'elles ne contenait de CD", nous a d�clar� un agent. Essayant de d�tendre l'atmosph�re, tout le monde discute de sujets et d'autres. Zoheir et Abdelkader ont �t� envoy�s auparavant pour inspecter le march� et d�terminer le p�rim�tre d'intervention. 5 heures 30. Zoheir et Abdelkader sont revenus. Ils donnent un aper�u de la situation : "Une importante marchandise cibl�e s'y trouve, notamment dans un couloir du march�. Cependant, d'autres quantit�s de CD sont dispers�es." D�s l'arriv�e de la patrouille, les choses vont vite. L'�quipe para�t "rod�e" � ce genre d'op�ration. La moyenne de son exp�rience est de deux ann�es. "Comment voulez-vous proc�der ?" demande un officier. "Nous sommes r�partis en quatre groupes, du moment que vous �tes quatre officiers", conclut Hassen. Il explique aux policiers comment �a se passe : "Vous nous assisterez, notamment lorsque nous trouvons la marchandise prohib�e". Et d'ajouter : "Avant tout, il faut saisir les cartes d'identit� des vendeurs pour qu'ils ne tentent rien de grave". Une fois les �quipes constitu�es, direction le march�. Policiers et agents de l'ONDA s'y rendent � pied. Les v�hicules sont gar�s � l'entr�e m�me du D15. "Ce sera tr�s difficile de faire entrer les voitures. Nous pr�f�rons les laisser ici, juste en cas de besoin", explique Hassen. 6 heures. Entr�e au march�. En quelques minutes, tout va se jouer. Les policiers et agents nous donnent des directives. "Il faut �tre aux aguets, surtout quand des personnes passent derri�re" est la derni�re phrase lanc�e. La tension monte d'un cran. D�s l'acc�s au D15, les �quipes se d�ploient. D'un geste discret, chacune d'elles sait dans quelle direction elle doit se diriger. Nous sommes avec Farouk, Hassen et un policier. Nous sentons les regards inquiets des commer�ants. Des questions fusent : "Pourquoi ils sont l� ? Ils cherchent des personnes, ou c'est pour saisir ?" N'y faisant pas attention, nous continuons d'avancer. Les agents ont rep�r� une table bien "fournie". Ils s'arr�tent. Farouk nous demande de faire attention. Le risque d'agression est certain. Le commer�ant arrive. "C'est une marchandise interdite, nous la saisissons", lui lance Hassen. Il donne l'impression de ne pas comprendre. Farouk et Hassen commencent � emballer les CD. Subitement, le commer�ant r�agit et commence � crier : "Qu'est-ce que vous faites ? C'est l�gal". Le policier intervient rapidement : "Nous faisons notre travail et, nous te le r�p�tons, c'est interdit." Et d'encha�ner : "Tes papiers !". A ce moment-l�, Farouk remarque un grand couteau. Il le saisit tr�s vite et le remet au policier. Les commer�ants interpell�s ne comprennent pas. "Cette marchandise nous l'avons achet�e, nous ne l'avons pas vol�e. Nous avons pay� 2 millions de centimes", s'�crie un propri�taire. Hassen, toujours calme, lui donne des �claircissements. D'autres refusent de partir au commissariat. "Vous avez la marchandise et ma carte d'identit�. Je ne veux pas venir, je pr�f�re rester ici" soutient un autre commer�ant, venu sp�cialement d'El-Eulma. "Non, il faut venir pour compter ta marchandise et �tablir un P-V. Nous pourrions �tre accus�s de vol", lui r�pond Hassen. Une demi-heure plus tard, la saisie est finie. Faute de v�hicules, les contr�leurs sont dans l'obligation de laisser d'autres commer�ants �couler leurs marchandises. "Une voiture sera bourr�e de CD saisis, les deux autres suffiront juste � nous transporter", explique Hassen. 6h30. Retour au commissariat. L'heure des comptes a sonn�. En pr�sence des trois vendeurs, les agents comptent inlassablement les supports : 1 000, 2 000, … 5 600 CD. En somme, c'est une bonne "p�che". L'amende sera de 2 240 000 DA. Les vendeurs essayent encore de parlementer, mais en vain. Ils sont gard�s au commissariat et recevront, dans quelques jours, une convocation. A ce moment-l�, l'officier de permanence arrive. Apr�s pr�s d'une demi-heure d'explication sur la proc�dure � suivre, cet officier ne comprend toujours pas comment il faut faire. Pour couper court, Sid Ali, un agent de l'ONDA, lui apporte les articles de la loi r�gissant ce genre d'op�ration. "Il faut qu'il y ait une brigade sp�cialis�e. Franchement, c'est la premi�re fois que j'ai affaire � ce genre d'op�ration", conclut-il. Les formalit�s toutes accomplies, les agents reprennent la route, soupirant de soulagement. M. O.
Implication des �diteurs
Effarante est l'�tendue de la contrefa�on et les pertes �conomiques qui en d�coulent. Les statistiques pr�sent�es par le directeur g�n�ral de l'ONDA, M. Thaoussar, et ses d�clarations prouvent l'implication des �diteurs dans la piraterie des œuvres. Une �tude � ce sujet d�montre clairement l'implication des �diteurs professionnels dans la piraterie des œuvres exploit�es sur cassettes audio. Pour preuve, sur 6 721 K7 saisies, 5 793 supports ont �t� �dit�s sous le label d'�diteurs r�guli�rement inscrits � l'Office. D'une fa�on fulgurante et avec peu de moyens, la contrefa�on des CD est r�pandue. A titre d'exemple, un graveur vendu � pr�s de 5 millions de centimes peut reproduire simultan�ment en deux minutes chrono le m�me CD sur sept supports. Ce qui explique la tendance des disquaires � produire des CD contrefaits. Au fait, 54% des CD vendus dans le circuit formel sont contrefaits. Dans 70% des cas, les CD grav�s sont distribu�s sans indication de leurs �diteurs. Rendant ainsi quasi impossible de situer avec pr�cision l'implication des �diteurs professionnels dans le piratage actuel. Se basant sur la situation actuelle du march� du CD, les r�dacteurs de l'�tude soulignent que l'importance des quantit�s de CD grav�s circulant sur le march�, doubl�e de la participation active des �diteurs dans la distribution et de l'existence d'un march� de gros informel, ne peuvent que conforter la conviction de la responsabilit� directe d'une grande partie des �diteurs professionnels dans le d�veloppement actuel de la piraterie. En plus des gros "trafiquants", les �tablissements de services informatiques participent dans la mise sur le march� de CD/VCD pirat�s. D'autres agents �conomiques, soit en amont de l'industrie (presseurs, imprimeurs…), soit en aval (distributeurs, revendeurs, loueurs…) encouragent aussi la duplication et la distribution de supports illicites, notamment le CD. M. Thaoussar a affirm� que le piratage sur K7 de supports ou d'enregistrements sous contrat d'exclusivit� est rare. Les cas de piraterie constat�s ou signal�s � son d�partement ne d�passent gu�re les trois ou quatre par an. M. O.

L'ONDA entre le marteau et l'enclume
L'Office national des droits d'auteur et droits voisins ONDA) a �t� de tout temps d�sign� coupable de ne pas �tre � la hauteur pour faire face � ce fl�au. Interrog� � ce sujet, M. Thaoussar, le directeur g�n�ral, dira que la mission de l'Office est avant tout le recouvrement des droits des artistes. Il ajoutera que l'Office a une obligation de r�sultats. En d'autres termes, explique M. Thaoussar, l'obligation de r�sultats, mesur�e � travers le fonds � r�partir aux auteurs, met cet organisme dans l'exigence de maintenir ses frais de gestion � un niveau acceptable, c'est-�-dire inf�rieur � 30%. Il ajoutera que le d�passement de ce ratio �terait � la gestion collective tout son int�r�t. "Beaucoup pensent que l'ONDA est une bo�te � sous alors que c'est faux !", insiste le DG. Pour r�sumer la situation, il dira : "Pour pouvoir assurer deux visites par an et par revendeur, un apport additionnel, d'au moins 20 agents (soit environ 9 millions de dinars) et un investissement en moyens de locomotion d'environ 12 millions de dinars seront n�cessaires. Dans cette hypoth�se, les frais de gestion n�cessaires passeraient � 39%." De surcro�t, le nombre de contr�leurs que compte l'ONDA est de 44 agents d�ploy�s � travers tout le territoire national. Autant dire, un nombre d�risoire. En plus, ces contr�leurs ont pour principales missions le contr�le du march� du phonogramme et du vid�ogramme, soit 2 000 magasins, et la perception aupr�s des loueurs de cassettes vid�o (2 300 usagers recens�s) et d'organisateurs de spectacles, permanents et occasionnels). En conclusion, il est ais� de constater que l'Office n'est pas en mesure de combattre ce fl�au au regard de son �volution constante et des circuits emprunt�s. M. O.
SAISIE DE CD CONTREFAITS A LA GRANDE-POSTE
Une goutte d'eau…

Discret est le si�ge de l'agence d'Alger de l'ONDA. La semaine derni�re, le chef de cette agence, Hassen, a d�cid� de faire une descente � la Grande- Poste. Il nous explique son choix : "Les revendeurs sont revenus apr�s que les op�rations de saisie eurent �t� moins intensives que durant l'�t�." La placette �tant un lieu de grande affluence, les vendeurs de CD contrefaits ou non d�clar�s peuvent �couler leur marchandise, et ce, tr�s vite. "Nous connaissons la plupart d'entre eux car ils sont des r�cidivistes", lance Hassen. Son choix fix�, il le fait savoir � son chef d'�quipe. Il est pr�s de 10h00. "Tu fais sortir les deux v�hicules. Dans l'une d'elles s'y trouveront Hamid, Mourad, et Zoheir. Et dans l'autre il y aura nous deux et les journalistes." "Nous essayons de garder l'endroit de la descente secret le plus longtemps possible", a ajout� le chef d'agence. L'agence compte dix contr�leurs qui doivent sillonner trois wilayas : Alger, Boumerd�s et Tipasa. Ils ont � leur disposition trois v�hicules dont deux dans un �tat de v�tust� avanc�. Pour l'anecdote, l'un des contr�leurs nous a racont� : "Un jour, nous avons fait une importante saisie. Contents de nous, nous �tions assez fiers. A peine la voiture d�marr�, elle est tomb�e en panne. Eh bien, nous avons d� la pousser plusieurs m�tres." Une demi-heure apr�s, tout est fin pr�t pour faire la descente. En moins de dix minutes, nous sommes pr�s du Commissariat central. "Les risques d'agression dans ce genre de lieu sont tr�s importants alors nous n'intervenons qu'en pr�sence et qu'avec l'aide des services de s�curit�", explique Hassen. Munis d'une note de Ali Tounsi sommant les policiers de venir en aide aux contr�leurs de l'ONDA, ces derniers se pr�sentent au commissariat. Une heure d'attente s'ensuivra. "C'est le moment que nous d�testons le plus : attendre. Avec la crainte que des informations puissent circuler sur notre descente", l�che un contr�leur. Et d'ajouter : "A chaque fois, c'est la m�me chose". Un autre dira : "Nous perdons beaucoup de temps en attendant les policiers. S'il y avait une police sp�cialis�e ce serait beaucoup mieux". Deux agents sont all�s se poster non loin de la placette pour "suivre le mouvement". Vers 12h00, l'op�ration peut enfin commencer. C�d�s � entre 60 et 90 DA, les CD pirat�s sont tr�s pris�s en comparaison avec le prix d'un CD original qui est de plus de 150 DA. En quelques minutes, les contr�leurs saisissent la marchandise contrefaite non sans les intimidations et vocif�rations des concern�s. Quatre tables sont "visit�es". Ce petit tour fait, les contr�leurs saisissent 1 477 CD contrefaits, en quelques minutes aussi. Une saisie dont l'amende est �valu�e � 590 800 DA. La majorit� des CD pirat�s et saisis sont des compilations des meilleures chansons cha�bi et ra�. Apr�s la saisie, retour au commissariat. Pour les obliger � ne pas s'enfuir et � ne rien tenter de dangereux, les policiers saisissent les cartes d'identit� des vendeurs. Plusieurs d'entre eux suivent les contr�leurs pour essayer de les amadouer, alors que d'autres pr�f�rent faire appel � leur famille. "Vous voulez qu'ils aillent voler ou vendre des poussins ?� crie une dame en direction d'un contr�leur. "Ce que fait votre fils est ill�gal, madame", r�pond calmement l'agent. Pour toute r�ponse, la dame maudira le pays. Questionn�s, plusieurs vendeurs diront qu'ils se sont approvisionn�s au D15, march� de Boumati d'El Harrach. Ces vendeurs ne connaissent pas exactement ce qu'ils risquent. Un jeune d'une vingtaine d'ann�es demande au chef d'agence : "Bon, vous m'avez saisi ma marchandise mais il n'y aura ni justice, ni tribunal, j'esp�re !". "Si ! Tu risques des amendes et un emprisonnement", r�pond Hassen. "Makach menha ! Je suis un fils de famille, je ne vole pas." Et pourtant la loi est claire � ce sujet : l'article 153 de l'ordonnance approuv�e n�03-05 du 19 juillet 2003, relative aux droits d'auteur et aux droits voisins, stipule que "le coupable du d�lit de contrefa�on d'une œuvre ou d'une prestation est puni d'un emprisonnement de six mois � trois ans et d'une amende de cinq cent mille dinars � un million de dinars que la publication ait lieu en Alg�rie ou � l'�tranger". Dans l'article 154, la loi pr�voit de faire "encourir la peine cit�e � quiconque, par son action ou les moyens en sa possession, � porter atteinte aux droits d'auteur ou � tout titulaire de droits voisins". Pour les r�cidivistes, la peine pr�vue � l'article 153 est doubl�e. L'article 156 �nonce que "la juridiction comp�tente prononce la confiscation des sommes �gales au montant des recettes ou parts de recettes produites par l'exploitation illicite de l'œuvre ou de la prestation prot�g�e ; la confiscation et la destruction de tout mat�riel sp�cialement install� pour mener l'activit� illicite et de tous les exemplaires contrefaits". Cependant, entre les lois et leur application, il y a un grand pas � franchir. "Les �diteurs n'assistent, dans la plupart des cas, m�me pas au proc�s intent� par l'ONDA. Alors que pour les vendeurs, rares sont ceux qui s'acquittent de leurs amendes", a affirm� Hassen. Les op�rations de contr�le se soldent par la saisie conservatoire des supports contrefaits. Une proc�dure judiciaire est alors engag�e pour la validation de la saisie et la p�nalisation des contrevenants, � savoir l'�diteur et le distributeur. M. O.

Taux de contrefa�on par support
En comparant les produits disponibles sur le march� et ceux agr��s par l'Office, un grand d�calage est constat�. Entre l'offre sur le march� des CD et des VCD et le nombre de supports licit�s par les services de l'ONDA, une grande diff�rence existe. En l'analysant, le taux de piraterie peut �tre avanc�. Selon les conclusions d'une �tude empirique men�e au niveau de l'Office, l'offre annuelle pour cassettes audio, compact discs, et cassettes vid�o, est respectivement de 25 000 000 unit�s, 5 000 000 CD et 2 000 000 unit�s. Pour chaque support, l'ONDA a autoris�, en 2003, 15 790 000 unit�s, 551 574 unit�s et 2 000 000 unit�s. Conclusion : le taux de piraterie est de 37%, 89% et 75%. A titre de comparaison, selon les chiffres disponibles sur le ph�nom�ne dans l'Union europ�enne, le taux de piraterie est estim� � 39% dans le secteur du logiciel, 16% dans l'audiovisuel et 10% dans le secteur phonographique. M. O.

Cr�ation d'une structure intersectorielle de lutte contre la contrefa�on
Un d�cret ex�cutif portant cr�ation d'un conseil national de lutte contre les atteintes aux droits d'auteur et droits voisins est en �tude. C'est ce que nous a r�v�l� M. Thaoussar. Cet organisme cr�� aupr�s du minist�re de la Culture sera compos� de repr�sentants de plusieurs minist�res ayant un lien avec la lutte contre la contrefa�on. Il s'agit, outre le secteur de la Culture, de ceux de l'Int�rieur, du Commerce, de la Poste et T�l�communications, de la Direction g�n�rale des douanes, de la Direction g�n�rale de la s�ret� nationale et du commandement de la Gendarmerie nationale. Le conseil sera charg� de la coordination et de l'�valuation des actions intersectorielles mises en œuvre pour la protection des droits d'auteur. Une structure qui sera plus � m�me de faciliter le travail des contr�leurs de l'ONDA. M. O.

Retomb�es �conomiques
Par la piraterie et la contrefa�on, l'industrie phonographique a �t� lourdement touch�e et m�me frein�e. Outre ce secteur, sur deux autres niveaux, des pertes s�ches sont r�pertori�es. Le CD grav� est, � d�faut d'une r�action rapide, appel� � se d�velopper encore davantage, rendant al�atoire la rentabilit� des investissements immat�riels engag�s par les �diteurs professionnels, voire compl�tement d�sesp�r� et l'investissement totalement incertain. De telles situations ne pourront que conduire au d�sengagement et au retrait des investisseurs actuels ou potentiels de cette industrie. L'Etat a perdu, en 2003, 372 444 780 DA. Une somme qui se r�partit comme suit : le montant de l'�vasion fiscale s'�l�verait � 38 581 278 DA et au titre de la TVA non r�cup�r�e, le montant avoisinerait les 333 863 502 DA. Viennent ensuite les artistes, auteurs et ayants droit. Le manque � gagner pour cette cat�gorie est estim� � 207 000 000 DA par an.
Par la piraterie et la contrefa�on, l'industrie phonographique a �t� lourdement touch�e et m�me frein�e. Outre ce secteur, sur deux autres niveaux, des pertes s�ches sont r�pertori�es. Le CD grav� est, � d�faut d'une r�action rapide, appel� � se d�velopper encore davantage, rendant al�atoire la rentabilit� des investissements immat�riels engag�s par les �diteurs professionnels, voire compl�tement d�sesp�r� et l'investissement totalement incertain. De telles situations ne pourront que conduire au d�sengagement et au retrait des investisseurs actuels ou potentiels de cette industrie. L'Etat a perdu, en 2003, 372 444 780 DA. Une somme qui se r�partit comme suit : le montant de l'�vasion fiscale s'�l�verait � 38 581 278 DA et au titre de la TVA non r�cup�r�e, le montant avoisinerait les 333 863 502 DA. Viennent ensuite les artistes, auteurs et ayants droit. Le manque � gagner pour cette cat�gorie est estim� � 207 000 000 DA par an. M. O.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.