Dans une déclaration très virulente, les élus du RCD à l'APW de Béjaïa ont dressé un sévère constat de ce qu'ils qualifient de «dysfonctionnement durable et endémique» qui prévaut au sein de l'institution élue de wilaya gérée par le bloc FFS coalisé avec le FLN et le RND. Reprochant entre autres l'absence de réunion de l'Assemblée depuis la dernière session, il y a près de deux mois, consacrée à l'élection du vice-président Rabhi Ali en remplacement de l'ex-P/APW, Mohamed Bettache, élu pour rappel au Sénat, le groupe du RCD rappelle dans son document que «le code de wilaya oblige le nouveau P/APW à convoquer dans les 8 jours qui suivent son élection, une session délibérante pour installer les vice-présidents». Les mêmes élus du RCD accusent le président de l'APW, de «continuer à ce jour d'enfreindre la loi avec la complicité de l'administration». «Après avoir bafoué les règles les plus élémentaires de la démocratie neuf mois durant, avec la complicité de l'administration (...) permis à une élue du groupe FFS de continuer à siéger alors qu'elle est en abandon de mandat, mis l'APW entre les mains d'une bande aux intérêts occultes qui poursuivra ses pratiques de prédation, au détriment du développement de la wilaya», reproche le groupe RCD qui qualifie la majorité contrôlant l'institution élue de wilaya de «mini-clan présidentiel». Le RCD estime que «le blocage de l'assemblée qui, de fait, empêche l'opposition de s'exprimer a permis au wali de s'accaparer tous les pouvoirs. «Le wali a, depuis son installation, ignoré les élus APW en ne les invitant à aucune de ses réunions de travail engageant l'avenir de la wilaya. Il s'est même permis d'engager des dépenses par anticipation sans consulter au préalable l'Assemblée. C'est à ce titre qu'il a engagé, en mettant l'APW devant le fait accompli, des dépenses qui en disent long sur les priorités de l'administration alors qu'on chante partout l'austérité», s'indignent les élus du RC. «En parfaite violation de l'article 166 du code de wilaya, ces dépenses effectuées dans le cadre du compte administratif 2015, lequel compte n'a jamais été soumis à l'Assemblée pour adoption et cela depuis trois ans, ont été transférés du chapitre 979 (aides aux communes) programme de 2014 pour financer des travaux au niveau du siège de la wilaya, à savoir : 540 millions de centimes pour des bornes escamotables à l'entrée du siège de la wilaya qui ne sont même pas utilisées. 400 millions de centimes pour refaire la peinture. 500 millions de centimes pour le chauffage central. 300 millions de centimes pour la réfection des sanitaires. 800 millions de centimes pour la cellule d'écoute et le bureau de médiation. 410 millions de centimes pour un passage souterrain au niveau de la résidence d'hôtes de la wilaya», dénoncent les élus de Mohcine Bellabès à l'APW de Béjaïa tout en signalant également «les 3 milliards 150 millions de centimes, votés par la majorité, pour l'aménagement d'un espace vert au niveau de la résidence de Sidi Bouali, dans le cadre du BP 2016.» «Un montant inférieur aux PCD accordés aux communes» font observer les mêmes élus Dans une longue déclaration, le RCD n'y est pas allé aussi de main morte pour descendre en flammes l'APC de Béjaïa. «Dans son entreprise, de destruction des statues — lesquelles statues font partie de la mémoire citoyenne, l'APC de Bgayet s'est permis de démolir – décapiter doit-on dire- sans égard ni à l'œuvre d'art qu'elle constitue, ni à la personne qu'elle représente, la stèle à l'effigie du regretté Saïd Mekbel sise à la Place de la liberté d'expression. Cette stèle imaginée et proposée par les journalistes et correspondants de Bgayet a été financée par l'APW. Cette destruction par l'APC n'a été rendue possible que parce que l'APW est totalement désarmée», note le RCD. Le groupe du RCD a réitéré également la demande signée par 24 élus de l'Assemblée exigeant la mise en place d'une commission d'enquête sur «la gestion clientéliste et douteuse du chapitre 914, relatif aux subventions allouées par l'APW aux associations, d'autant plus que ce chapitre a été doté dans le budget primitif 2016, de 77 milliards de centimes !», souligne-t-on.