Lors d'une conférence de presse animée par la gendarmerie de Tipasa, il a été révélé la gravité des agressions du foncier. La gendarmerie a précisé lors de ce point de presse que «les autorités concernées ainsi que les secteurs affectés, reçoivent des comptes-rendus détaillés de chaque infraction et les verbalisations effectuées à l'encontre des contrevenants», a précisé l'orateur. A l'instar de cette situation et lors des visites de membres du gouvernement au niveau des sites côtiers agressés, il a été constaté que le domaine public maritime subit des agressions répétées au mépris des textes de loi. Au niveau de la région du Chenoua et d'El Beldj, la désolation règne au vu et au su de tous. Il a été constaté l'érection de plusieurs chalets et de villas de grand standing à proximité immédiate du littoral côtier. Selon les responsables locaux, plusieurs infractions ont été constatées et leurs dossiers enrôlés au niveau de la justice ,avec des mises en demeure pour évacuer les indus occupants . Dans la commune d'El Beldj, la situation est plus préoccupante car l'urbanisme semble être ignoré radicalement et les lois sur le foncier transgressées. La zone d'expansion touristique (ZEST) de la corniche du Chenoua d'une superficie de 425 hectares, classée depuis 1988, souffre quant à elle des agressions faites à ses espaces touristiques et balnéaires. La ZEST de Oued Bellah 1 et 2, d'une superficie de 150 hectares, se trouve dans un état de léthargie intrigant. En l'absence de prise en charge par l'Etat, ce sont des atteintes sauvages au foncier avec des constructions illicites qui fleurissent en toute impunité. Cela étant, l'aménagement et l'extension de ces Z.E.S.T semblent être compromis par cette agression du foncier maritime. Quant à la situation des plages d'El Hamidia, et de la plage de Oued Bellah occupant de grandes superficies, elles seront prédestinées inéluctablement, selon nos sources, à devenir le pôle économique du plus grand port maritime d'Algérie . Maintenant, les constructions illicites investissent et sont érigées sur des espaces forestiers qui jouxtent Chenoua, El Beldj et El Hamdania. Ainsi les belles forêts font place à d'énormes et luxueuses bâtisses, qui trônent sur les contreforts montagneux, en dominant outrancièrement le rivage côtier. Cependant, plusieurs citoyens se défendent vigoureusement face à ces accusations en déclarant que «nous avons introduit des dossiers de régularisation en vue d'obtenir un certificat de conformité auprès des autorités de la commune». Nous nous sommes rapprochés des responsables de plusieurs communes, à l'instar de ceux de Cherchell, qui ont été formels : «au plan réglementaire, la Loi 90/29 du 1er décembre 1990, proscrit toute construction sur les terres agricoles et le domaine forestier», affirment ces responsables. Quant aux dossiers introduits en vue de l'obtention du certificat de conformité, des sources proches des communes et des daïras de Tipasa et de Cherchell affirment que «la Loi 08/15 du 20 juillet 2008 est formelle, aucune régularisation, ni conformité ne peuvent être envisagées dès lors qu'il y a empiètement sur les domaines maritime, forestier, agricole et archéologique et qu'il y a absence d'actes de propriété des superficies construites». Rappelons en outre qu'il y a quelques années de cela, il a été procédé à la destruction de plusieurs constructions érigées sur la corniche du Chenoua et de l'agglomération d'El Beldj. Les autorités concernées se sont justifiées alors en affirmant que «cette opération s'inscrit dans le cadre de l'application des dispositions portant interdiction des constructions empiétant le domaine maritime, à l'instar des opérations lancées lors des années 2008, 2009 et 2010 en vue de mettre un frein à la prolifération anarchique des constructions à proximité du rivage côtier du Chenoua et de Tipasa, qui gangrènent et déforment le tourisme balnéaire de la contrée», ont alors avancé ces responsables. Ainsi, face au constat de désolation qui s'offre aux estivants qui visitent les villes côtières de la wilaya de Tipasa qui se targuaient jadis d'être le noyau d'une capitale touristique et balnéaire, les associations de la protection de l'environnement, quoiqu'écœurés, semblent incapables de freiner les agressions subies par notre littoral côtier en infraction avec les textes qui régissent la protection et la valorisation du littoral de la wilaya en dépit de la loi de février 2002. Monsieur S. A., un membre d'une association locale se désole, affirmant : «nous assistons impuissants à une destruction en règle de l'environnement du littoral côtier, à travers les centaines de constructions et occupations anarchiques et illicites du sol qui hérissent notre contrée balnéaire». Monsieur A. M., un autre élu associatif, plus incisif, estime pour sa part que «La Loi 02/02 du 5 février 2002 portant protection du littoral, est transgressée au mépris notamment de son article 37, malgré les textes de lois qui disposent et encadrent cette protection et stipulant que «sont habilités à procéder à la recherche et à la constatation des infractions du littoral côtier, les officiers et agents de police judiciaire et les inspecteurs de l'environnement». Notre interlocuteur ajoute plus loin que la Loi prévoit que «le littoral englobe l'ensemble des îles et îlots, le plateau continental ainsi qu'une bande de terre d'une largeur minimale de 800m, longeant la mer en incluant... les plaines littorales de moins de 3 km de profondeur à partir des plus hautes eaux maritimes», martèle l'interlocuteur qui ajoute que «l'occupation et l'utilisation des sols littoraux doivent préserver les espaces terrestres et marins remarquables ou nécessaires au maintien des équilibres naturels».