Le rôle des ports dans l'exportation a été au cœur de la journée de sensibilisation présidée jeudi à Alger par le ministre des Transports, Boudjemaa Talai, qui a réuni les directeurs des ports nationaux pour traiter de cette problématique. Il leur a fixé comme objectif d'augmenter les capacités de transport maritime pour atteindre 30% à l'horizon 2019. Younès Djama - Alger (Le Soir) - «Nous importons 42 millions de tonnes de marchandises à travers nos ports et nous exportons seulement 5 millions de tonnes par ces mêmes ports. Notre objectif pour les trois prochaines années est d'arriver, au moins, à équilibrer cette balance en matière de quantités à exporter», a indiqué Talai lors de cette réunion à laquelle ont pris part des représentants du ministère du Commerce, de la DGSN et des Douanes algériennes. Pour atteindre un tel objectif, Talai affirme qu'il faut agir à travers des facilitations et une organisation dans les ports. Le premier responsable du secteur a exhorté les directeurs des ports à faciliter la tâche aux exportateurs tout en leur suggérant de prendre des risques et de ne pas avoir peur des risques de l'acte de gestion. «Trompez-vous plus et de bonne foi, nous serons là pour vous aider. Prenez des risques, nous sommes là pour vous protéger», a affirmé Talai à l'adresse de ses directeurs. Le premier responsable du secteur des transports a annoncé sa volonté d'intégrer dans le contrat de performance de chaque port une variable liée au tonnage à l'export. «A l'avenir, plus vous faites de tonnage à l'export mieux vous êtes payés», a-t-il signifié aux différents directeurs des ports du pays. Pour réaliser cet objectif, Talai a indiqué qu'il faut réduire de 50% le temps du traitement et d'attente des bateaux en rade, qui coûtent énormément en surestaries au Trésor public, à travers notamment la mise en place de guichets uniques dans toutes les enceintes portuaires. Des guichets qui seront mis en place à travers une société mixte algéro-émiratie qui verra le jour prochainement, selon le ministre. D'après lui, le transport maritime en Algérie gagnera à s'étendre d'autant que, dit-il, il y a de la place. «Nous avons deux compagnies de transport maritime : Cnan-Nord (100% propriété algérienne), et Cnan-Med en partenariat (51/49%) avec les Italiens. Et nous souhaitons avoir d'autres partenariats en vue d'augmenter nos capacités de transport maritime. Et la place est tellement grande, nous sommes actuellement à seulement 2%, l'objectif à court et moyen terme est d'arriver à, au moins, 30%», a déclaré Talai. Sur l'existence des ports secs, Talai a estimé que ces derniers «prouvent s'il en est que l'activité économique existe bel et bien, et que les ports secs viennent comme une solution au désengorgement des ports, c'est-à-dire que la matière arrive et tout de suite après elle est acheminée vers le port sec et on permet aux gestionnaires du port maritime de recevoir un autre bateau. Le roulement fait qu'on réduit le temps de traitement du bateau, sachant que le temps, c'est de l'argent», affirme Talai, qui annonce la mise en place d'un guichet unique susceptible de réduire de moitié le temps de traitement des bateaux. «Et c'est tant mieux qu'il y ait des ports secs, aujourd'hui tous nos ports parmi la dizaine que nous avons sont surchargés», atteste le ministre des Transports pour qui l'objectif est de doter chaque port maritime d'un port sec afin d'assurer un acheminement rapide du port sec vers le port humide et inversement. A cet effet, il a appelé les entreprises portuaires, qui ne possèdent pas encore leurs propres ports secs à l'instar des ports d'Annaba, de Jijel, de Ténès et de Mostaganem, à entamer les procédures pour implanter ces plateformes logistiques. Par ailleurs, toujours dans l'objectif d'une meilleure efficacité, Talai a annoncé que de nouveaux embranchements vers les réseaux ferroviaires seront également effectués.