La fiscalité algérienne était au rendez-vous dans le cadre d'une «opération portes ouvertes sur les impôts» organisée en collaboration avec la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Seybouse du 27 au 31 mars par la Direction régionale des impôts et celle de la wilaya de Annaba. La cérémonie d'ouverture présidée par le secrétaire général de la wilaya, Toufik Mezhoud, a valu par une organisation sans faille et une masse imposante d'informations sur l'interprétation du système fiscal local algérien. La tâche était ardue de par sa complexité que l'on se situe du côté des contribuables, des collectivités locales ou de l'Etat. Du monde, il y en avait. Ce sont majoritairement des opérateurs économiques de dimensions diverses de la profession libérale à l'entrepreneur, et du fonctionnaire à l'étudiant. C'est que la fiscalité comporte une double portée. La plus importante est collective, en ce sens qu'elle concerne l'ensemble de la communauté en tant que telle. Les visiteurs ont eu à s'inquiéter de la place que doit avoir la fiscalité et son rôle dans le développement économique et social du pays. Les représentants de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Seybouse entre direction et élus étaient venus en nombre. Les entrepreneurs et autres opérateurs économiques y ont participé également. Et pour cause, ils sont concernés par la fiscalité. Sur les tableaux d'information mis à la portée des regards au niveau des «portes ouvertes» du siège de la Direction de wilaya des impôts, les visiteurs ont toute latitude de prendre connaissance de la masse croissante des impôts. Ce dont profitent les responsables des impôts pour mettre l'accent sur l'importance de la fiscalité locale sur le développement économique. Tous ont exprimé la nécessité, le besoin pressant et la ferme détermination de se mettre au diapason des mutations économiques, sociales et culturelles. Ceci a été bien mis en évidence par une documentation fournie sur le système fiscal décentralisé. Il s'effectue à travers des impôts dont l'Etat possède l'appropriation et la gestion. L'accroissement des rentrées fiscales des collectivités locales ne résulte pas d'une amélioration de la productivité des impôts locaux mais principalement de l'augmentation des transferts fiscaux par l'Etat au bénéfice des collectivités. Parmi les questionnements des contribuables, il y a celui ayant trait à la surtaxe appliquée à une catégorie de contribuables entraînant de fait, la migration de cette même fiscalité vers une autre catégorie. La démarche de la DG des impôts d'ouvrir les portes de ses services semble avoir pour objectif de stimuler l'investissement productif, le flux des IDE et la croissance économique ainsi que de jouer un rôle dissuasif contre la fraude et l'informel. Des explications ont été fournies par le directeur régional, Hidouk Youcef, et le directeur de wilaya, Hocine Messikh, sur différents aspects de la fiscalité en termes de conformité fiscale volontaire, les facilitations fiscales, la remise légale des pénalités fiscales, le champ d'application de l'impôt forfaitaire unique (IFU). L'on apprendra au sujet de ce dernier point, IFU, que le nombre des contribuables au niveau de la wilaya de Annaba est passé de 12 000 en 2015 à 30 000 pour cette nouvelle année 2016. Du côté des acteurs de la CCI Seybouse, l'on avait à cœur la corrélation entre le niveau de la pression fiscale et les comportements à éluder l'impôt. D'autres ont appelé l'Etat à mettre en place des instruments pour lutter efficacement contre l'informel qui commence à gagner le secteur structuré. Parmi ces instruments, figurent la simplification de la législation fiscale, la réduction des taux d'imposition, le renforcement des moyens de contrôle et la nécessaire réduction fiscale pour éviter de tuer l'impôt.