La cr�dibilit� de l'administration locale est s�rieusement entach�e � Blida, quant � la dilapidation des terres agricoles de la vall�e de la Mitidja aujourd'hui bouff�e par le b�ton. Sous couvert "d'investissements", des terrains � vocation agricole ou forestiers ont �t� c�d�s pour des broutilles � des priv�s, en d�pit du niet de la Direction de l'agriculture. La concession des 12 hectares de la for�t de la Soum�a et le renoncement � 3 hectares et demi d'une exploitation agricole commune � Meftah et l'�ventuelle cession d'une partie de la for�t de Sidi-L'kbir, du c�t� de Tabechkent, sont autant de cas r�v�lateurs de la dilapidation et du d�tournement des terrains agricoles de leur vocation. Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) - C'est le cas de cette exploitation agricole commune, EAC, n� 05 de Meftah qui, en avril 2004, a �t� conc�d�e � un priv� pour y construire une usine de chips. Une affaire � laquelle s'int�resse depuis quelque temps d�j� le minist�re de l'Agriculture dont les services ont relev� un certain nombre d'irr�gularit�s qui ont permis de finaliser le dossier au profit d'une soci�t� � responsabilit� limit�e. Une inspection du minist�re de l'Agriculture suit ce dossier et il n'est pas exclu que la justice soit saisie. Il ressort que le directeur des Domaines de la wilaya de Blida, que nous avons rencontr� mais qui a refus� de r�pondre � nos questions tant que la wali ne l'a pas instruit pour le faire, s'est bas� sur un texte de loi valable uniquement dans le cas o� les terres sont reprises pour utilit� publique. "Il s'est bas� sur le d�cret ex�cutif 03 /313 du 16 septembre 2003 r�gissant la reprise des terres agricoles pour favoriser l'investisseur S.A. auquel les 3,5 hectares ont �t� c�d�s pour deux cents dinars le m�tre carr�, en plus d'une remise de 30%. C'est du jamais vu et c'est ill�gal" soutient notre source qui met en exergue un certain nombre d'aberrations et le non-respect de la proc�dure "l'acte de concession date du 14 avril 2004, la d�cision de la reprise des terrains en question par la wilaya a �t� sign�e le 19 juillet 2004, c'est placer la charrue avant les bœufs!" ajoute notre interlocuteur qui pr�cise que l'acte de concession a �t� publi� aupr�s de la Conservation fonci�re de Boufarik le 23 octobre de la m�me ann�e. Un cadre de la wilaya de Blida qui requiert l'anonymat souligne que la loi permet la reprise des terres agricoles pour le d�veloppement d'un investissement, mais pour ce faire il y a toute une proc�dure � commencer par l'installation d'une commission compos�e, entre autres, par des membres de l'ex�cutif qui tranche la recevabilit� de la demande. Ensuite, l'Assembl�e populaire de wilaya d�cide ou non de la cession de la terre agricole. Dans le cas o� elle acquiesce, c'est une autre proc�dure que les Domaines entament aupr�s des exploitants agricoles avant la publication de l'acte de concession. "Rien de tout cela n'a �t� fait. Le temps record pour finaliser ce dossier et remettre l'acte � l'investisseur ne peut que susciter des interrogations et laisser place � toutes les sp�culations quant aux motivations qui ont pouss� les autorit�s � lever toutes les r�serves pour satisfaire la demande de cet investisseur priv� qui veut se lancer dans la fabrications de chips". Par ailleurs on a appris que sur le terrain se trouve un hangar d'une certaine superficie qui n'a fait, lui, l'objet d'une aucune r�gularisation. "L'interpr�tation" de la loi en fonction de crit�res flous n'est pas l'exception qui confirme la r�gle. Le 7 juin 2000, la Direction des domaines de Blida qui se base sur l'ordonnance 66/102 du 06 mai 1966 portant d�valuation � l'Etat des biens vacants �tablit, enregistre et publie un acte de concession pour 12 hectares situ�s dans la for�t de Soum�a au profit d'une soci�t� qui veut y implanter des chambres froides. Un transfert auquel la Direction des for�ts, forte de la loi 84/12 sur les for�ts, s'est oppos�e. Le ministre de l'Agriculture, lui, avait saisi par un message urgent le wali de Blida lui demandant de mettre fin par tous les moyens "y compris la force publique" aux travaux de terrassement entrepris par la soci�t� SK. Sa�d Barkat n'avait pas manqu� de rappeler au wali de l'�poque l'avis d�favorable �mis par les services de l'agriculture, et le plan urbain de d�veloppement de la commune qui avait class� cette zone non urbanisable. Une copie avait �t� adress�e au cabinet du gouvernement, au minist�re de l'Int�rieur et m�me au procureur g�n�ral de Blida. Cinq ans plus tard, le sort des 12 hectares demeure incertain si bien que la Direction g�n�rale des for�ts vient d'entamer une proc�dure pour r�cup�rer ses terres. Il est � pr�ciser que les terres en question pay�es par un ch�que en bois ont �t� hypoth�qu�es par l'investisseur qui a sollicit� et obtenu aupr�s du CPA un cr�dit. Cette affaire que le tout Blida conna�t a refait surface depuis qu'une fuite "organis�e" a rendu publique la cession d'une partie de la for�t de Tabechkent, � proximit� du mausol�e de Sidi-L'kbir au profit d'un industriel blid�en qui a financ� la campagne du pr�sident-candidat.