Dimanche donc, en fin d'après-midi, douze militaires ont été tués et deux autres blessés lors du crash d'un hélicoptère de transport de troupes Mi-171 dans la région de Reggane. Selon le communiqué du MDN annonçant l'accident, le crash est dû à une défaillance technique. Une commission d'enquête a été instituée afin de déterminer les circonstances de l'accident, est-il dit dans le même communiqué et, évidemment, sans que cela coupe court aux habituelles spéculations, somme toute inévitables surtout du fait qu'en ce moment, le sud du pays n'est pas ce qu'on pourrait appeler un havre de paix. En tous les cas, le drame vécu dimanche a de quoi rappeler celui d'il y a près d'une vingtaine d'années, lorsqu'un hélicoptère de l'armée s'était écrasé sur le territoire de la même 3e RM avec à son bord des officiers supérieurs du commandement de ladite Région militaire. Ceci, avant que ce qui ressemble fort à une série noire soit inauguré au début des années 2000 avec, notamment, ce douloureux souvenir de l'accident survenu en juin 2003. Un avion de transport de type Hercule C130 s'était, en effet, crashé sur une zone habitée dans les environs de Blida causant la mort de 17 personnes, dont une dizaine parmi les victimes étaient des civils. La première décennie des années 2 000 qui, d'ailleurs, restera en mémoire comme la plus terrible de la jeune histoire de l'aviation militaire algérienne tant les accidents se sont multipliés jusqu'à dépasser la douzaine, suscitant immanquablement toutes interrogations, voire une certaine polémique ayant induit d'ailleurs des éclaircissements du ministère de la Défense au moment où la presse nationale se posait des questions sur la répétition de ces accidents. Des accidents survenus, il est vrai, à une fréquence qui avait de quoi interroger, comme cela avait été le cas en 2014 lorsque, entre autres, un avion de type Mig-25 s'était écrasé alors qu'il était en exercice d'entraînement à Hassi Bahbah, alors que quelques jours auparavant, l'armée de l'air enregistrait le crash d'un Soukhoï-24 lors duquel le pilote et son navigateur avaient péri. Des accidents qui n'avaient pas fait oublier celui du mois de novembre 2012 qui voyait un bimoteur de transport de fret militaire, de type CASA C-295, chargé d'une cargaison de papier destiné à fabriquer des billets de banque, s'écraser en Lozère, dans le sud de la France, alors qu'il revenait de l'aéroport parisien du Bourget avec à son bord cinq militaires et un fonctionnaire de la Banque d'Algérie. Des tragédies qui allaient malheureusement connaître une tout autre ampleur, autrement plus dramatique, avec cette catastrophe qui verra, le 11 février d'il y a deux ans, un avion de transport militaire de type Hercule C-130 en provenance de Tamanrasset à destination de Constantine et transitant par Ouargla, s'écraser alors qu'il survolait le mont Fertas, à Aïn M'lila, dans la wilaya d'Oum-El-Bouaghi. Un seul voyageur sur les 77, des militaires et des familles de leurs collègues, s'en est sorti. L'on se souvient que suite à un début de polémique suite à quelques-uns de cette série d'accidents, le ministère de la Défense démentait ce dont des titres de la presse nationale se faisaient l'écho. A savoir, l'envoi en Russie d'une délégation d'officiers algériens pour une «enquête» chez le constructeur des avions concernés par ces accidents. «Ces types d'accidents surviennent dans toutes les armées du monde, et toutes les dispositions sont prises pour permettre à nos forces aériennes de se développer, de s'entraîner et de se préparer dans les meilleures conditions de sécurité», affirmait à l'époque le MDN avant d'expliquer de se vouloir rassurant en expliquant : «Nos forces aériennes appliquent un programme consistant et rigoureux de préparation au combat, nécessitant des vols d'entraînement et de préparation fréquents, exécutés de jour et de nuit, ce qui pourrait provoquer la survenance de tels accidents». Ce qui, il faut le dire, n'a pas tellement contribué à lever le voile sur les raisons de ces accidents cycliques, du genre de celui de dimanche.