L'Algérie emboîtera-t-elle le pas à ces pays, nombreux à diligenter des enquêtes une fois l'opération «Panama papers» révélée avant-hier lundi et impliquant dans un vaste système d'évasion fiscale, des chefs d'Etat, des chefs de gouvernement, des ministres et autres sportifs et hommes d'affaires. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Notre pays n'est pas en reste pour ce qui a suscité un véritable séisme de par nombre de pays où, dans la lointaine Islande, par exemple, les populations sont descendues par milliers pour exiger le départ du chef du gouvernement alors que des enquêtes ont été aussitôt engagées en France, en Espagne et en Australie dans l'attente certainement que d'autres pays fassent de même, surtout que l'on n'est qu'au tout début de ces révélations. Et pour cause, pas moins de quatre Algériens sont cités par cette enquêtes dont notamment le ministre de l'Industrie et des Mines. Abdesselam Bouchouareb serait l'unique propriétaire, depuis juillet dernier, de la «Royal Arrival Corp.», une entreprise basée à Panama, gérée par le biais de la Compagnie d'étude et de conseil (CEC) dont le siège est au Luxembourg. Ceci, même si la Compagnie d'études et de conseil (CEC), mandatée pour agir pour le compte de Monsieur Abdesselam Bouchouareb a tenu dans la même journée d'avant-hier lundi, à préciser que Bouchouareb, compte tenu de sa situation ministérielle, et en apprenant nos démarches, a immédiatement demandé de geler toute utilisation de cette société et l'ouverture du compte bancaire à la NBAD Genève n'a, de ce fait, pas été concrétisée. Mais aux côtés du ministre de l'Industrie et des Mines, le document cite également Farid Bédjaoui, grandement impliqué dans l'affaire Sonatrach 2, pour être un client du cabinet panaméen Mossack Fonseca qui lui a validé la création d'une quinzaine de sociétés offshores. Il y a également Omar Habour, un proche de l'ex-ministre de l'Energie et des Mines et ancien P-dg de la Sonatrach, qui serait, selon toujours cette enquête, bénéficiaire direct de quatre sociétés montées par le même cabinet panaméen. Ainsi, pas une réaction officielle n'a été enregistrée à l'égard de ces révélations, encore moins une quelconque auto-saisine de la justice, comme l'attend le citoyen lambda qui souhaite davantage de détails et de précisions sur ces affaires, et toutes nos tentatives de prendre attache, hier, avec le ministère de la Justice, étaient vaines. Seule l'APS a quelque peu brisé ce silence officiel assourdissant, répercutant les explications de la Compagnie d'études et de conseil (CEC), mandatée pour agir pour le compte de Abdesselam Bouchouareb, à travers lesquelles elle soutient qu'elle est à l'initiative de la création de la société Royal Arrival Corp dont la constitution s'est faite en toute transparence et toutes les informations ont été communiquées, y compris ses fonctions actuelles. Ceci, a contrario de la toile qui s'est enflammée avec des commentaires balancés sans discontinuité sur les différents réseaux sociaux où les Algériens, surtout ceux lambda, se «défoulent» pour poster et partager librement leurs opinions, fuyant ainsi une réalité qui ne le leur permet point.