La non implication de la CAGEX à cette étude au sein du ministère du Commerce révèle d'ors et déjà l'incohérence de cette initiative, a révélé hier le P-dg de la compagnie. Sachant que ce processus de négociation est consacré à la levée des contraintes liées à l'activité de l'exportation. Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - «Est-ce une amnésie ou une omission ?» Est la question que se pose Djilali Tariket, P-dgde la CAGEX, trouvant «absurde» que la compagnie ne soit pas associée à ce processus de négociation sur la facilitation de l'acte d'exportation. D'autant plus que cette étude débouchera sur des décisions déterminantes pour cette activité ainsi que pour les opérateurs économiques, exportateurs ou exportateurs potentiels. Une réunion à laquelle le PDG souhaite être convié afin qu'il puisse faire valoir sa connaissance du terrain. Il est à rappeler que l'existence de la compagnie remonte à 1996 et que son expérience n'est pas «négligeable». Un atout remarquable «qui aurait du être investi dans ce processus de négociation» pour d'éventuelles dispositions plus réalistes et adaptées aux besoins des exportateurs. Evidemment, les marchés étrangers, et le marché international de façon plus large, sont «à risques». C'est notamment la connaissance approximative de ceux-ci qui accentue les complications au niveau des pays destinataires. C'est pourquoi D.Tariket confie que le volet de prévoyance des assurances de la CAGEX est finalement plus important que celui relatif au crédit. A préciser que seulement 1/3 des exportateurs est assuré par la compagnie. Une statistique qu'il aimerait voir évoluer, surtout que la part des assurés réalise entre 12 et 15 milliards de capitaux exportés. Néanmoins, cela ne se fera pas du jour au lendemain car les contraintes financières et administratives persistent encore aujourd'hui, a avoué le responsable. A titre d'exemple, quoique «raisonnable», le délai de rapatriement des capitaux issus de l'exportation fixé à 180 jours devrait faire objet de négociation si une quelconque demande de prolongation est rationnellement justifiée. Par ailleurs, D. Tariket dit ne pas comprendre «l'acharnement» à imposer de lourdes sanctions allant jusqu'à l'emprisonnement dans le cas où ce délai n'est pas rigoureusement respecté. Puisque, précise-t-il, le rapatriement est assuré et la compagnie s'engage à recouvrir la créance. A savoir que la CAGEX a remboursé en 2015 près de 200 millions de dinars. Toutefois, il est clair que «la question est ailleurs que sur le détail du délai». Si les exportateurs constituent seulement 1% des 32 000 acteurs activant dans le commerce extérieur en Algérie, la bureaucratie n'est pas la seule responsable. Outre cette faille, le responsable souligne des défaillances d'organisation et de communication handicapants. Il est «inconcevable» qu'une entreprise ou un produit puisse cartonner sur un marché étranger s'il n'est pas soutenu par des représentants assurant une proximité avec les clients et les acheteurs, même potentiels soient-ils. Or des bureaux de liaisons chargés de faire la promotion du produit algérien à l'étranger, on y en trouve quasiment pas. Evidemment, le potentiel d'exportation de l'Algérie en matière de produits issus de l'agriculture et de l'industrie naissante est «considérable». Mais la connaissance du marché extérieur nécessite «un travail collégial de longue haleine». «Nous n'avons pas à réinventer l'eau chaude, nous n'avons qu'à faire comme toutes ces nations qui ont su s'imposer sur le marché mondial», s'indigne-t-il. Pourtant, c'est encore le défaut de communication qui est omniprésent, que ce soit entre les institutions de l'Etat ou pour ce qui est des entreprises économiques avec leurs partenaires à l'étranger.