L'Iran a dénoncé des cas de violation du cessez-le-feu en Syrie lors de la visite hier, à Téhéran, de l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura, à la veille de la reprise des négociations de paix inter-syriennes à Genève. «Nous avons expliqué à M. de Mistura nos inquiétudes après l'augmentation ces derniers jours des actions militaires des groupes armés irresponsables et de la hausse des cas de violation du cessez-le-feu», a déclaré à la télévision d'Etat le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, après sa rencontre avec l'émissaire de l'ONU pour la Syrie. «Ces questions sont inquiétantes et peuvent porter atteinte au processus politique en cours», a-t-il ajouté. Dans le même temps, l'Iran, qui soutient politiquement et militairement le gouvernement syrien, a fait état de la mort de quatre de ses soldats dans des combats dans le sud d'Alep contre «le groupe Al-Nosra (la branche syrienne d'Al-Qaïda) et d'autres groupes». «Dans des opérations où étaient engagés plusieurs milliers de rebelles d'Al-Nosra, nos combattants ont fait preuve de courage et quatre d'entre eux sont tombés en martyrs», a déclaré le général Ahmad Reza Pourdastan, chef de l'armée de terre, cité par la télévision d'Etat. «Mais auparavant, ils avaient réussi à détruire des chars et des transports de troupes du groupe terroriste Al-Nosra et tué 200 d'entre eux», a affirmé M. Pourdastan. Il a précisé que des membres de différents corps, notamment le corps d'élite 65 de l'armée étaient engagés sur le terrain en tant que «conseillers». M. Amir Abdollahian a, par ailleurs, de nouveau critiqué la présence de certains groupes qualifiés par Téhéran de terroristes, aux négociations de Genève. "M. de Mistura a insisté sur le fait qu'il n'y avait aucun lien entre les pourparlers syriens (organisés sous les auspices de l'ONU) et les groupes terroristes, mais la liste des groupes terroristes est toujours un sujet d'ambiguïté», a déclaré M. Amir Abdollahian. Selon lui, «certains groupes terroristes tentent d'être présents aux négociations en se présentant sous un nouveau masque». Cité par l'agence de presse officielle Irna, l'émissaire de l'ONU a affirmé que les pourparlers de Genève étaient «une occasion de trouver comment nous pouvons régler efficacement les problèmes en Syrie», insistant sur «la nécessité d'une cessation des hostilités». Il ajouté que «la position et les idées de l'Iran» étaient «importantes» et qu'il tiendrait en compte ses recommandations. A Damas, où il a rencontré lundi le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem, l'émissaire de l'ONU avait expliqué combien «la prochaine phase des pourparlers de Genève (était) cruciale» car «elle se concentrera sur la transition politique, la gouvernance et les principes constitutionnels». L'Iran, pour qui la remise en cause du maintien au pouvoir du président Assad est «une ligne rouge», soutient le gouvernement de ce dernier avec la présence de conseillers militaires.