Pour la secrétaire générale du Parti des travailleurs, la publication de la photo du président de la République par le Premier ministre français dans son compte Twitter, à l'issue de sa visite à Alger, est loin de relever d'un «accident», mais plutôt d'un «acte voulu», d'une «provocation délibérée», voire d'un «précédent grave». M. Kebci - Alger (Le Soir) - Il est loin le temps où les «délégations françaises venaient en Algérie, prenaient tout et encensaient le Président», soutenait, hier vendredi, Louisa Hanoune dans son discours introductif de la toute première session ordinaire du nouveau comité central issu du dernier congrès extraordinaire du parti. Ceci pour illustrer l'immense déception, et française, à l'issue de la toute dernière visite du Premier ministre Manuel Valls avec dans son escarcelle des contrats pas à la hauteur de ceux escomptés pour faire face à la situation de totale faillite à laquelle est en butte la France. Et visiblement, la vanité des pressions lancées la veille de cette visite, avec l'illustration dans le quotidien Le Monde par la photo du président de la République de l'implication de notre ministre de l'Industrie et des Mines dans le scandale Panama Papers, est également, selon Hanoune, pour beaucoup dans ce «crime» de «maltraitance d'un malade» commis par Valls, dans cette pratique «indigne d'un Etat, surtout de la part d'un pays des droits de l'Homme». «C'est une dérive de gens qui n'arrivent pas à se maîtriser», ajoutera la secrétaire générale du PT, pour qui la santé du président de la République est avant tout une question purement «algérienne». Un Président qui, de par son refus de «céder aux pressions» de Paris a fait preuve, selon elle, d'un esprit de «résistance», en appelant, dans ce sillage, à la «défense de la souveraineté nationale». « Le Président est malade. Tout le monde sait que le Président est malade. Mais c'est une chose qui nous concerne, nous les Algériens, ça ne concerne ni les Français, ni les Américains ! Sa santé est une question exclusivement algérienne et la solution doit être exclusivement algérienne !», affirmera encore la secrétaire générale du PT qui tiendra à avertir quant aux «tentations de certains à justifier ces provocations» par les «dysfonctionnements et les défaillances qui existent réellement». Hanoune traitera également des aveux faits, la semaine dernière, par l'ex-président du Conseil constitutionnel et ancien ministre des Affaires étrangères selon lesquels il a personnellement introduit auprès des hautes autorités du pays Pierre Falcone. «Pierre Falcone est un vendeur d'armes, un personnage sinistre condamné à plusieurs reprises dans son pays», affirmera-t-elle, ironisant : «Le président du Conseil constitutionnel traite avec quelqu'un comme lui !» Pour elle, ces révélations sont «graves» et confirment «la maffiotisation des institutions».