Par Kader Bakou On a découvert le «7e continent» flottant dans les eaux territoriales des sept mers. De son nom complet, le «7e continent de plastique», il est une immense tache de déchets, de la taille d'un tiers des Etats-Unis ou six fois plus grand que la France. Cette décharge géante est constituée «d'une multitude de micro-plastiques, d'un diamètre inférieur à 5 mm, en suspension à la surface ou jusqu'à 30 m de profondeur, difficiles à voir de loin. Mais quand on puise dans l'eau, on en remonte une quantité impressionnante», explique François Galgani, océanographe et chercheur spécialiste des déchets à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer). Ce «continent en plastique», en réalité, n'est qu'une île car il en existe d'autres dans d'autres mers et océans. En effet, cet amas immonde se retrouve dans cinq grands bassins océaniques, au sein du Pacifique nord, au Pacifique sud, à l'Atlantique nord et sud et dans les eaux de l'océan Indien. Ces zones sont caractérisées par la rencontre de courants marins qui, influencés par la rotation de la Terre, s'enroulent dans le sens des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord, et en sens inverse dans l'hémisphère sud, selon le principe de la force de Coriolis, et forment d'immenses vortex appelés gyres océaniques. La force centripète aspire alors lentement les détritus qui flottent sur l'eau, vers le centre de la spirale, d'où ils ne sortent jamais. Une des explications de la montée des eaux des mers est peut-être là. Quand un corps plus ou moins solide est plongé dans une baignoire déjà pleine à ras bord, le liquide déborde. La légende dit qu'Archimède est sorti nu comme un ver de sa maison en criant dans la rue «Eureka !» après avoir résolu le problème de la couronne du roi Hieron de Syracuse ! K. B.