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Le journaliste alg�rien est un patriote
Par Hassane Zerrouky, journaliste-�ditorialiste au Matin
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 02 - 2005

A s'en tenir � l'entretien accord� � La Gazette de la presse francophone par le pr�sident Bouteflika, il n'y a apparemment rien � redire sur ses r�ponses concernant la n�cessit� d'une presse ind�pendante, libre et pluraliste.
"Je suis convaincu, a-t-il �nonc�, qu'une presse ind�pendante, pluraliste et libre est indispensable si l'on veut instaurer un r�gime d�mocratique et s'installer dans un syst�me �conomique lib�ral". Il rel�ve �galement le fait qu'il existe des journalistes qui "vont au-del� de ce qui est acceptable au nom de la libert� d'expression" et qu'il est "tout � fait l�gitime de faire appliquer la loi qui r�prime de tels abus, aussi bien lorsqu'ils touchent des personnes priv�es que lorsqu'il s'agit du pouvoir lui-m�me". Plus loin, il fait �tat de l'existence d'une presse qui soutient son action et une autre "d'opposition" qui critique sa politique, indiquant qu'il n'y a pas lieu d'inscrire les relations avec la presse "dans le cadre d'un antagonisme qui ne peut exister (selon lui) entre le pouvoir et celui que veulent exercer les m�dias". Et que la libert� d'expression, telle que per�ue par le chef de l'Etat, reste conditionn�e par "la responsabilit� des journalistes qui sont tenus d'exercer leur profession conform�ment � un code de d�ontologie qui les astreint � un contr�le d'eux-m�mes et par leur profession". Mieux, il estime que le cadre juridique r�gissant l'exercice de la presse "est aussi lib�ral, sinon plus que celui qui existe dans d'autres pays, y compris dans les pays d�velopp�s...". La r�alit�, malheureusement, est tout autre.
Des faits qui ternissent l'image du pays
Sur la condamnation de Mohamed Benchicou, �voqu�e par le chef de l'Etat, il n'y a pas lieu de s'attarder car tout a �t� dit sur cette affaire. Concernant la FIJ (F�d�ration internationale des droits de l'homme) ou RSF (Reporters sans fronti�res), il est normal du point de vue du droit international, auquel a souscrit l'Alg�rie, qu'elles d�noncent les condamnations et les harc�lements judiciaires � l'endroit des journalistes. En effet, rien n'est plus nuisible � l'image du pays que ces journalistes qui comparaissent chaque mardi devant la justice et contre lesquels sont requis de lourdes amendes et de lourdes peines de prison. Est-ce cela l'image d'un Etat fort ? Non, bien s�r, car de tels actes autorisent tous les commentaires y compris celui de qualifier l'Alg�rie de pays dot� d'un r�gime autoritaire et r�pressif qui veut b�illonner la libert� d'expression. D'autant qu'aux yeux de n'importe quel observateur �tranger, la presse alg�rienne a pay� le prix fort durant la d�cennie noire pour la d�fense de ce pays et m�rite un tout autre traitement. En fait, la question de l'injure et de la diffamation pour lesquels de nombreux journalistes sont condamn�s rel�ve du civil et non du p�nal, surtout en l'absence d'une d�finition juridique pr�cise de ces notions dans l'actuel code p�nal. En effet, la marge est bien mince entre une critique des institutions, des politiques suivies et des hommes qui en assument la responsabilit� et ce qu'on entend par diffamation et injure. Se faire l'�cho d'une contestation populaire, d'une gr�ve d'universitaires ou d'�tudiants, informer que des terres agricoles sont c�d�es � des sp�culateurs immobiliers, s'opposer � la privatisation de secteurs strat�giques de l'�conomie, r�v�ler des affaires connues de tous, d�noncer des actes de torture � l'endroit de citoyens, voire de privation de libert�s � l'endroit d'autres pour avoir d�nonc� les agissements de certaines autorit�s locales, est-ce de la diffamation ? Est-ce de l'injure ? Faudra-t-il condamner la quasi-totalit� des journalistes pour que le pouvoir consente � annuler les amendements apport�s au code p�nal et qu'il d�p�nalise les d�lits de presse conform�ment aux conventions internationales que l'Alg�rie a sign�es ? A l'�vidence, c'est toute la question de la libert� d'expression qui est pos�e.
D�s lors qu'entend-on par libert� d'expression et d'information ?
Comme la plupart de mes confr�res, je suis de ceux qui font leur la d�finition de l'ancien directeur de la r�daction du Monde, Edwy Plenel, � savoir: "un authentique patriote doit toujours �tre pr�t � d�fendre son pays contre son propre gouvernement" quand il estime que ce dernier m�ne une politique qui laisse le plus grand nombre en marge du d�veloppement et du progr�s social ou quand ce gouvernement m�ne une politique bafouant les droits �l�mentaires du citoyen! D�fendre son pays, oui, telle est la ligne de conduite de la quasi-totalit� des journalistes alg�riens quelles que soient leurs sensibilit�s politiques ! Je suis de ceux qui s'inscrivent en faux contre une information uniforme, plate, conformiste, normalis�e, qui n'aide ni le pays, ni la soci�t�, ni les gouvernants � avancer. La presse est et doit rester un outil d�mocratique car la d�mocratie dans un pays comme le n�tre n'est pas � l'abri des tentations autoritaires. Elle doit �tre d�fendue au quotidien. D'autant que tout pouvoir, qu'il soit de droite ou de gauche, nationaliste ou progressiste, est toujours tent� � faire admettre sa v�rit� quand bien m�me elle irait � l'encontre des r�alit�s y compris en usant de proc�d�s non d�mocratiques. Affirmer cela ne signifie nullement que le journaliste n'est pas � l'abri de l'approximation, de l'erreur, voire de la manipulation. Il est �galement un citoyen comme les autres, mais avec cette particularit� qu'il doit d�celer les pi�ges de l'information, aller au-del� de l'actualit� imm�diate et expliquer sans �ditorialiser son article. Tous les journalistes ne partagent pas forc�ment cette vision des choses ou bien il n'y aurait pas de pluralisme de la presse. Toutefois, accepter les r�gles du jeu d�mocratique, c'est accepter sans condition la libert� d'expression. Le journalisme responsable dont parle le chef de l'�tat doit �tre celui-l� et non pas un journalisme consistant � �pouser la politique du pouvoir. Sinon, autant jouer cartes sur table et �noncer que l'Alg�rie s'est tromp�e de route, qu'elle n'a que faire du pluralisme politique et des libert�s. Retour � la case d�part, aux belles ann�es du parti et de la pens�e uniques.


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