Quelque quatre cents praticiens de santé publique ont observé hier matin, un sit-in devant le ministère de la Santé à Alger. Ils dénoncent la violence dont sont victimes les médecins au sein des structures de santé publique et demandent l'application de l'accord signé avec leur syndicat, le SNPSP, et le ministère et datant du 4 mai 2015. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Armés de leurs modestes pancartes, quelques centaines de praticiens de santé publique ont investi, hier matin, l'espace vert faisant face au siège du ministère de la Santé sur les hauteurs d'Alger. Sur leurs écriteaux, des mots d'ordre dénonçant la violence dont sont victimes les médecins au sein même des structures de santé publique. Une situation d'insécurité qui, selon eux, perdure depuis des années sans pour autant que la tutelle n'y trouve de solution. A l'appel du SNPSP (Syndicat national des praticiens de santé publique), ces blouses blanches ont observé leur sit-in pour également exiger le respect des promesses et la concrétisation des engagements. «Nous demandons l'application de l'accord signé avec notre syndicat et le ministère datant du 4 mai 2015», dira le Dr Liès Merabet, président du SNPSP. Les protestataires dénoncent, par la même, les entraves aux libertés syndicales et la répression des syndicats. Le Dr Merabet affirme justement que plusieurs dépassements ont été enregistrés lors du premier jour du mouvement de grève de deux jours de son syndicat. «Nous avons recensé, hier lundi, nombre de dépassements contre nos adhérents. D'abord des délégués qui ont été interdits dans plusieurs wilayas d'afficher l'avis de grève pour informer la population ; ensuite des grévistes qui ont été destinataires de questionnaires ou carrément de mises en demeure dans certains établissements notamment à Alger, Jijel, Oum-El- Bouaghi, Batna, Mascara et Relizane», assure-t-il. Outre ces réactions qu'il qualifie d'ailleurs de «très négatives», le président du SNPSP affirme que la tutelle use de tous les moyens pour casser le mouvement de débrayage des praticiens de la santé publique. «Le ministère de la Santé avait annoncé que le taux de suivi de la grève du SNPSP était de zéro ou tendait vers zéro en se basant sur les taux enregistrés dans les CHU. Or, notre syndicat est essentiellement présent dans les Etablissements publics de santé de proximité (EPSP) et les Etablissements publics hospitaliers (EPH)», précise-t-il. Insistant sur un taux de suivi de 70% à l'échelle nationale, le Dr Merabet indique qu'une grève de trois jours est également prévue le 2 mai prochain. «Le ministère de la Santé doit réagir et prendre au sérieux nos revendications», dit-il avant de souligner que les voies de dialogue avec la tutelle leur sont fermées depuis le 12 avril 2012.