La virée qu'effectue à travers les zaouïas du pays depuis son retour au pays, l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, est perçue au RCD comme étant «un des scénarios de succession» à l'actuel président de la République que l'on échafauderait en haut lieu en prévision d'une élection, anticipée ou calendaire. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Considérant que cette virée participe d'une «véritable opération de diversion» à l'effet, explique-t-il, de «détourner l'attention de l'opinion publique du tableau de bord politique, économique et social du pays qui vire au rouge, le président du parti qui s'exprimait, vendredi dernier, en marge du colloque sur l'économie et le coût de la non-intégration de l'Afrique du Nord, avoue, néanmoins, que cela pose un «sérieux problème», en ce sens, qu'il représente un des clans du pouvoir qui s'appuie, en prévision des prochaines élections présidentielles, sur l'armée et les zaouïas alors que les deux autres scénarii appuient leurs démarches respectives, selon lui, sur «le FLN, pour l'une et le RND et les autres organisations satellites à l'image de l'UGTA et du FCE». Et de rappeler que le RCD avait alerté, depuis sa naissance, sur les dangers de l'usage de la religion à des fins politiques, soulignant, dans la foulée, que «le pouvoir utilise la religion et les institutions religieuses plus que les partis politiques». Pour Mohcine Belabbas, s'il nourrit des ambitions politiques, Chakib Khelil «doit aller de lui-même devant la justice et pas solliciter la bénédiction des zaouïas». car, explique-t-il, l'opinion publique sait qu'il est cité dans des dossiers de corruption, voire qu'il y est impliqué». Bien entendu, selon le président du RCD, en agissant de la sorte, le pouvoir veut s'assurer la pérennité à l'occasion de la prochaine élection présidentielle. D'où son obstination à refuser la revendication de l'opposition portant «institution d'une instance indépendante de gestion des élections», seule à même, d'assurer selon lui, des élections libres et transparentes dans lesquelles «aucun candidat du système, fut-il Saïd Bouteflika, Ammar Saâdani ou encore Ahmed Ouyahia n'a aucune chance». Dans le cas contraire, celui du maintien de l'actuel système électoral, tout candidat du système n'aura aucune peine à se faire introniser, poussant l'ironie jusqu'à soutenir que «même Bouteflika pourra briguer un cinquième mandat» A propos du ministre de l'Industrie et des Mines cité dans l'affaire des Panamas papers, le président du RCD estime qu'il y avait quatre solutions : soit que Abdesselam Bouchouareb démissionne, soit il est démis, soit on installe une commission d'enquête parlementaire, soit la justice intervient». Et de regretter qu'aucune de ces solutions n'a été adoptée par le pouvoir algérien, à croire, commente-t-il, «qu'il n'y a pas d'Etat !». Mohcine Belabbas a également traité du dossier du rachat par une filiale de Cévital, du groupe médiatique El Khabar, opération que le ministre de la Communication conteste. «C'est une transaction économique qui a été faite dans la transparence, c'est la première fois que j'ai vu une opération économique se faire dans une telle transparence», affirme-t-il, avant d'aller au «fond de la chose». «Un acteur tel que Rebrab subit des pressions depuis un certain nombre d'années. C'est la cible privilégiée d'un certain nombre de ministres toujours en poste. Il ne pouvait pas se permettre de faire des erreurs dans une telle opération», soutient le président du RCD, non sans citer cet «autre client du régime, M. Haddad, pour ne pas le nommer, qui profite au maximum des largesses du système parce qu'il fait dans la surenchère dans le soutien à ces responsables, et qui possède deux journaux et deux chaînes de télévision».