Le RCD applaudit la dissolution du DRS et son remplacement par le DSS, tout en exprimant sa vigilance afin d'éviter que cette initiative ne demeure que «formelle» comme, du reste, c'est le cas du nombre de démarches. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une attitude sans surprise est donc attendue de la part d'un parti qui, ces derniers temps, a fait de la dissolution de la police politique un de ses mots d'ordre. Se félicitant, donc, que cette exigence, qui est sienne, ait fini par s'imposer au moins dans la forme, le président du RCD a invité à la vigilance pour «obtenir que les services de renseignements soient une structure en charge de la sécurité de la nation, mise sous contrôle d'un pouvoir politique légitimé par une élection transparente». Ce dont Mohcine Belabbas, qui s'exprimait, hier vendredi, à l'ouverture des travaux d'une session ordinaire du Conseil national du parti, est certain, affirmant que «ce jour arrivera», ajoutant que ce n'est qu'à ce moment-là que «nous pourrons dire alors que l'Algérie est rentrée dans l'Histoire», non sans relever que «ce sera en grande partie grâce à notre combat». Ceci comme pour signifier que «le RCD n'est pas seulement une force de contestation mais aussi producteur d'idées et de solutions», «n'ayant pas attendu l'éclatement au grand jour de la crise pour appeler à sortir par le haut le pays d'un statu quo mortel par l'organisation d'une période de transition négociée et graduelle». Abordant le projet de révision de la Constitution, le président du RCD estimera qu'il ne constitue «ni la réponse la plus adaptée à la conjoncture ni une offre politique à même de provoquer un intérêt pour un compromis fédérant les énergies autour de l'élaboration d'une matrice consensuelle». Et de passer en revue certaines de ses dispositions qui suscitent polémique dont, notamment, le fameux article 51 qui «stigmatise des Algériens vivant à l'étranger» introduits et sonne comme «la condamnation d'une frange de la société dont les compétences, les moyens et les relations peuvent permettre d'éviter un effondrement que tout annonce». Une marginalisation de citoyens contraints à l'exil par des conditions politique, économique et sociale délétères est «une première dans les annales nationales», ajoutera-t-il, Autre signe de ce que le RCD considère comme une «tentation tactique qui handicape ce projet de Constitution : «La manœuvre qui entoure l'officialisation de la langue amazighe», affirmera Belabbas pour qui, «au-delà de l'avancée symbolique contenue dans ce texte, l'annonce d'une hiérarchie entre deux langues officielles signe la volonté de surfer sur un climat politique instable.» Estimant qu'une langue officielle est, par définition, la langue de l'Etat et de ses institutions, le président du RCD soutiendra que «l'évacuation de cette langue dans les constantes nationales livre le maigre acquis symbolique aux aléas du moindre amendement constitutionnel». Pas de «super-militant» au RCD S'exprimant, pour la première fois, sur l'affaire Nordine Aït-Hamouda, le président du RCD affirmera, dans une déclaration en marge des travaux de cette session du conseil national du parti, «ne pas se substituer aux prérogatives» du bureau régional du parti au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. Ce qui sonne comme un appui au rappel de cette instance locale du parti, qui avait, il y a quelques jours, dénoncé la campagne menée par l'ex-député contre le candidat du parti, au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, à l'opération du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, fin décembre dernier. Ceci non sans rappeler que Nordine Aït Hamouda «n'était plus militant du parti depuis 2012» et qu'à ce titre, n'avait pas à agir au nom du RCD. Affirmant qu'au RCD, «il n'y a pas de «super militant», Belabbas soutiendra que le mot d'ordre de participation à ces sénatoriales partielles a été «entériné par le Conseil national» et que, pour ce faire, des primaires ont été organisées pour désigner les candidats du parti. Ce qui constitue «une première dans les mœurs politiques du pays», s'enorgueillit-il, précisant que participer à cette élection coulait presque de source puisque le parti avait pris part au double scrutin local du 29 novembre 2012.