Invité de la Radio algérienne, jeudi passé, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche s'est exprimé sur la nécessaire valorisation des ressources, halieutiques à travers l'aquaculture pour combler la demande interne en fruits de mer et poissons particulièrement. Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - Une meilleure exploitation et optimalisation de l'espace maritime est plus qu'une exigence «au regard de la situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui», a déclaré le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi. Il n'est pas à rappeler que toute la problématique actuelle réside dans le retour à la terre et la valorisation de l'économie primaire, à savoir la pêche et l'agriculture. Selon l'intervenant, «un plan est en train de s'opérer depuis quelques années déjà pour booster la production en poissons». A en croire ses déclarations, l'aquaculture en mer constitue l'un des programmes «en cours d'étude» puisqu'il permettrait certainement de «stabiliser» les prix flambants du poisson et de démocratiser certains comme celui de la sardine. Il a fait état de 200 projets à l'horizon 2019 pour la production de 60 voire 70 tonnes de poissons par l'aquaculture en mer. Toutefois, l'écart entre l'offre et la demande persistant aujourd'hui sur ce marché ne s'est jamais creusé autant. Et ce, pour des raisons d'absence de politique concrète de gestion et de régulation des ressources halieutiques. Effectivement, l'aspect environnemental a de fortes répercussions sur la qualité et l'abondance des ressources halieutiques au sein des 9 millions d'hectares que représentent les eaux maritimes algériennes. L'espace maritime, souvent négligé, fait l'objet d'un important degré de pollution. Ce qui explique, partiellement, la disparition de certaines espèces et le déclin de la reproduction lié à d'autres types de poissons. C'est pourquoi «une campagne de sensibilisation au nettoyage des ports a été lancée depuis quatre ans au niveau de 40 ports existants», en attendant la réception de cinq nouveaux. Selon lui, les déchets retirés de ces espaces se sont «réduits» depuis. Les projets à venir en matière de pêche, selon S. Ferroukhi, versent tous dans «la valorisation des ressources maritimes et des îlots aux alentours du littoral». Le développement des moyens et des capacités techniques est «indispensable» pour augmenter la part de l'Algérie en thon qui est de 680 tonnes pour cette année. Effectivement, les prix de ce type de poisson, très élevés et tout aussi fluctuants, sont marchandés sur le marché international, donc en devises. D'ores et déjà, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche ambitionne l'exportation de grandes quantités du thon algérien alors que le défi est, d'abord, de couvrir la demande locale qui n'est pas négligeable.