Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, présidera dimanche 15 mai 2016, à Boussaâda (M'sila), une journée d'étude sur le Barrage vert sous le thème «bilan et perspectives». Younès Djama - Alger (Le Soir) - La réhabilitation du barrage vert, œuvre emblématique de notre pays leadeur africain dans la prise de conscience pour lutter contre la désertification, est une des priorités du secteur pour les prochains programmes, lit-on dans une note d'information du ministère. Et en guise d'élaboration d'un plan d'action permettant la protection et la réhabilitation de cet ouvrage historique, le ministère de l'Agriculture, à travers la Direction générale des forêts, a confié au Bureau national d'études pour le développement rural (Bneder) la réalisation d'une étude portant sur sa réhabilitation et son extension. L'étude en question vise comme objectifs d'appréhender les menaces qui pèsent sur le Barrage vert, d'évaluer les impacts environnementaux et sociaux de cet investissement, d'analyser l'apport des différents programmes de lutte contre la désertification qui y ont été menés et enfin de proposer un plan d'action opérationnel permettant la reprise et l'extension de l'ouvrage moyennant une stratégie adaptée au contexte économique, social et écologique qu'impose la réalité d'aujourd'hui. Le plan d'action prévoit l'extension de la zone du Barrage vert sur plus de 1,7 million d'hectares au niveau de 10 wilayas, la réhabilitation des plantations sur plus de 159 000 ha, l'extension forestière et dunaire sur plus de 287 000 ha, entre autres mesures. La journée d'étude organisée à M'sila intervient à l'occasion du 45e anniversaire du lancement de ce projet. Cette journée d'étude sera l'occasion de présenter le bilan des réalisations du Barrage vert depuis son lancement ; les résultats de l'étude et notamment le plan d'action relatif à la réhabilitation et extension du Barrage vert réalisé par le Bneder ; de valider le plan d'action par les différents acteurs et partenaires (ministères, autorités locales, société civile, professionnels et privés). La désertification est aujourd'hui un problème des plus préoccupants, aggravée par les changements climatiques. Elle menace la totalité des écosystèmes naturels par la réduction du potentiel biologique et la rupture des équilibres écologiques et socioéconomiques. Directement après l'indépendance, le reboisement était l'une des priorités d'urgence et ce, pour le renouvellement du patrimoine forestier qui avait subi un endommagement intense durant la guerre de Libération. Depuis son lancement (1970-2015), le bilan des principales réalisations fait ressortir que plus de 300 000 ha de plantation forestière (reboisement-repeuplement-brise vent ceinture verte-fixation de dunes ; plus de 42 000 plantations pastorales ; plus de 21 000 h de plantation fruitière ; plus de 2 000 000 ha de mise en défens, plus de 14 000 km de pistes (agricoles et rurales), plus de 1 500 unités de mobilisation de ressources en eau, plus de 1 000 000 m3 de correction torrentielle, etc. Le Barrage vert s'étend sur 3 millions d'hectares, produit de sa largeur théorique moyenne de 20 kilomètres et de sa longueur, calée entre les extrémités frontalières, de 1 500 km. Cette délimitation a englobé un ensemble de 13 wilayas et 165 communes. Les wilayas touchées par le Barrage vert sont au nombre de 10. Il s'agit, d'est en ouest, de Tébessa, Khenchela, Batna, M'sila, Bouira, Médéa, Djelfa, Laghouat, El-Bayadh et Naâma.