Zinédine Zidane avait déroulé sans accroc sa conférence de presse hier, affichant sa «tranquillité» avant sa première finale de Ligue des champions samedi comme entraîneur du Real Madrid, mais une petite alerte autour de Cristiano Ronaldo a douché son optimisme quelques minutes plus tard. Du sourire à la grimace : la mine réjouie du technicien français en matinée contrastait avec le visage contrarié de l'attaquant portugais, contraint à la mi-journée d'écourter sa séance d'entraînement. Victime d'un coup à la cuisse gauche, Ronaldo s'est néanmoins montré rassurant par la suite. «Je vais bien, j'ai eu un petit problème à l'entraînement, une béquille comme on dit ici, mais, demain ou après-demain, j'irai mieux», a assuré Ronaldo au micro de Real Madrid TV après cette séance d'entraînement exceptionnellement ouverte aux médias avant la finale contre l'Atletico Madrid samedi soir à Milan. A quatre jours de ce choc, l'inquiétude a néanmoins gagné le Real, qui n'est pas le même sans le meilleur buteur de la Ligue des champions de cette saison (16 buts) et de toute l'histoire de la compétition (94 buts). D'autant que l'air soucieux de Ronaldo, quittant la pelouse en boitant et en lançant rageusement une bouteille d'eau, n'incitait pas à l'optimisme... Bref, voici à quoi ressemble désormais le quotidien de l'entraîneur Zidane, naviguant toujours entre joie et inquiétude, entre tension et soulagement. Zidane «aime» cette pression Mais le jeune technicien (43 ans) a assuré mardi qu'il arrivait à vivre avec cette pression, et même qu'il l'appréciait. «La pression, on l'a toujours. Même quand il y a très peu de journalistes présents, la pression est identique. Cela fait partie du travail et cela me plaît. J'ai été joueur et je l'avais aussi, mais j'aime ça», a-t-il lancé. Sweat-shirt blanc et pantalon de survêtement bleu marine, Zidane a su garder sa sérénité devant près de 300 journalistes massés dans la salle de presse du centre d'entraînement à Valdebebas, dans le nord-est de Madrid. «Aujourd'hui, nous sommes mardi et j'aimerais déjà être plus proche du match», a-t-il souri. «Nous voulons tous jouer ce match... même si moi je ne vais pas le jouer», a même plaisanté l'ancien meneur de jeu du Real et de l'équipe de France. Des finales, Zidane en a connu sur le terrain : ses deux têtes victorieuses avec les Bleus contre le Brésil au Mondial-1998, le sacre renversant deux ans plus tard à l'Euro-2000, sa volée d'anthologie lors de la C1 remportée en 2002 avec le Real Madrid, ou l'exclusion pour un coup de tête en finale du Mondial-2006... «Je le vis pleinement» Comme entraîneur, en revanche, c'est sa première finale, après seulement cinq mois sur le banc du Real. Mais ses joueurs se fient à son vécu, comme l'a expliqué le capitaine Sergio Ramos devant la presse. «Même s'il entraîne depuis peu de temps, c'est un immense entraîneur et je pense qu'il a un bel avenir devant lui comme technicien», a dit le défenseur espagnol. «Quand on a été joueur, on peut se focaliser sur certains aspects du football qu'un autre ne verrait pas. Même si cela fait peu de temps, on dirait qu'il est là depuis 30 ans.» D'ailleurs, Zidane a lui aussi reconnu que son expérience d'ancien champion pouvait l'aider samedi. «J'ai connu cette sensation comme joueur, maintenant je vais la découvrir comme entraîneur, même si je l'ai déjà connue comme adjoint de Carlo (Ancelotti en 2014, NDLR). Je la connais et j'y fais face avec tranquillité, détermination, patience... Un peu de tout», a commenté le Français. «Je me sens bien, excité, content. Tout se mélange», a-t-il raconté, faisant part de sa «chance» d'entraîner le Real dans un match aussi alléchant. «Je le vis pleinement, à fond, et je suis content de reprendre aujourd'hui l'entraînement», a-t-il ajouté. Mais ça, c'était sans doute avant de voir Ronaldo grimacer en pleine séance...