«Quand un être vit d'argent, d'hypocrisie, de mensonge, il est mort.» (Guy Godin) Le pari est, certes, loin d'être gagné, mais il ne faut pas lâcher prise car les belles choses peuvent nous surprendre à tout moment. Cette incroyable population de jeunes footballeurs est une réalité incontournable dans notre pays. L'on doit s'y attacher en gardant un œil sur elle pour qu'à l'avenir elle puisse nous faire bénéficier, une fois prête, de tous les avantages qu'elle aura glanés chemin faisant pour nous les offrir sous d'autres formes sur tous les terrains du monde. Et surtout pour ne pas continuer à consommer chez soi un football fait ailleurs. Les sociétés changent à une vitesse incroyable. Et la société algérienne ? La Chine multiplie les écoles de football pour former ses propres footballeurs, les Algériens en revanche préfèrent fermer les leurs pour compter sur celles des autres en privilégiant un football qui apparaît peu rentable compte tenu des résultats, et très coûteux à en juger par les dépenses (en devises) qu'il occasionne à chaque sortie. L'Algérie est africaine et on doit le rappeler. La Coupe d'Afrique est la priorité d'entre les priorités. Réapprendre sa propre histoire est nécessaire pour se débarrasser de ses complexes, se forger un statut, une personnalité. Sans en être prisonnier pour mieux avancer et s'ouvrir davantage aux mutations qui s'opèrent dans cet extraordinaire univers footballistique. Certes, l'Afrique a ses spécificités mais ces dernières ont l'heureux avantage de sauvegarder le caractère unique de cet espace africain desquelles émergent aussi les solutions tant recherchées aux problèmes qui nous sont posés. Les Algériens qui ne désarment pas sont heureux de voir leurs clubs arriver allègrement à se transcender dans les compétitions africaines. Les Crabes de Béjaïa dans la Coupe de la CAF qui se débarrassèrent sans encombre des Tunisiens réputés pourtant pour leur robustesse. L'Entente de Sétif, la JS Kabylie, l'USMA d'Alger qui parvint à la finale et le MCA d'Alger détenteur autrefois de cette Coupe d'Afrique. Ils sont donc nombreux à s'être brillamment illustrés dans cet espace africain ! Quelle ingratitude et quelle méchanceté devrais-je dire que de continuer à affirmer que l'on est de moins en moins apte à triompher en terre africaine. Le retour triomphal de la JS Kabylie en championnat n'a-t-il pas émerveillé plus d'un ? La Saoura qui réussit un parcours presque parfait en s'attribuant une compétition africaine, l'autre outsider en l'occurrence Difâa Tadjenanet qui s'illustra superbement réussissant pour sa première année à traiter d'égal à égal avec les ténors de L1. Autant d'arguments qui plaident pour un retour sans concession de joueurs issus du championnat local et leur titularisation progressive en équipe nationale. Combien sont-ils à être convoqués sans y avoir jamais mis les pieds dans cette équipe (à l'image d'Asselah et bien d'autres) qui est pourtant la leur ? Pourquoi faire appel à Bendebka pour lui faire injustement sentir qu'il ne réunit pas encore les conditions d'accès à cette équipe nationale ? Une rencontre presque sans enjeu, qui sentait la fin de saison contre une équipe seychelloise qui avait la tête ailleurs. Un moment tout à fait indiqué pour permettre à ces jeunes de faire la démonstration de leurs capacités et la Fédération d'en faire l'évaluation. Merveilleuse JS Kabylie représentative d'une mentalité qui avance et qui gagne. Une équipe qui a pu renaître après tant de mésaventures et autres déboires ! Quelques matchs de plus et on la verrait créer la surprise tant on sentait la forme et la fougue qui caractérisaient le groupe. On n'a que le respect que l'on se donne à soi-même. La reconnaissance du mérite et des résultats n'ont pas encore de la valeur dans notre environnement. Le football ainsi truffé nous gâche de tant de plaisir. Un match qui devait sentir la fin de saison se transforma en bataille rangée pour montrer ce visage hideux de notre football. Deux grands clubs, les plus titrés du pays en l'occurrence le Mouloudia d'Alger et l'Entente de Sétif, réduits le temps d'une rencontre insignifiante à moins que rien. Les images de la télévision ont montré des silhouettes tels des zombies courir dans tous les sens. Des êtres censés représenter le sport au plus haut degré n'ayant encore rien compris à ce siècle des sciences et des lumières se livrèrent à une escarmouche. Que ne fait-on pas pour ternir son image, se souiller pour un sou de plus ? L'Algérien ne serait-il pas devenu à la fois bourreau et victime pour reprendre feu R. Mimouni. Chaouchi n'en est-il pas un, ne peut-il pas s'en reconnaître ? Il nous faudrait un cœur «gros comme ça» pour nous mentir, surtout en ces temps de crise. Le MOB livré à lui-même, sans entraîneur, sans président, est engagé dans une compétition africaine. Joueurs démobilisés, club déstructuré, autrement dit les chances de le voir aller le plus loin possible dans cette course sont quasi nulles. À qui la faute ? Tous concernés ! Médéa, le nouveau promu vit lui aussi des moments difficiles. Peut-être regretterait-il d'avoir accompli autant d'efforts pour rien ? Les choses devraient nécessairement bouger pour tous ces clubs qui ont montré qu'ils sont attachés à leur pays et qu'ils sont prêts à le défendre pour porter haut ses couleurs. En regardant toutes ces scènes à la télé j'avoue que j'éprouve des sentiments défavorables. Tout ceci il est vrai n'est pas fait pour nous honorer. Mais que fait-on pour y remédier ? Les excès d'un match de football doivent être sanctionnés et sévèrement si l'on tient à rester juste. Faut-il attendre que les choses se reforment d'elles-mêmes ? En tout cas face à ces nouveaux dangers, l'on se doit de réagir pour briser cette froideur et cette indifférence qui semblent gagner du terrain.