A quelques jours du démarrage du championnat d'Algérie des Ligues 1 et 2 professionnelles de football, le président de la Ligue de football professionnel (LFP) a donné les grands contours de cette prochaine compétition dans tous ses aspects, lors du forum de l'organisation nationale des journalistes sportifs algériens (ONJSA), hier à l'OCO «Mohamed-Boudiaf». Le temps de souhaiter la bienvenue aux gens de la presse et sans tarder dans son intervention, contrairement à d'autres responsables du sport algérien, il s'est mis à la disposition des journalistes qui n'ont pas manqué de lui exposer certains faits vécus ou subis et par les clubs et par les intervenants dans l'organisation et le déroulement. A travers un recoupement des questions, certains volets et aspects compétitifs et réglementaires ont été mis en exergue, allant de l'élaboration du calendrier aux compétitions internationales en passant par les dossiers d'engagement, les salaires des joueurs, l'homologation des stades. Programmation, la ligue sera plus à l'aise D'emblée, le patron de la LFP revient sur les péripéties du précédent exercice avec les contraintes subies par les clubs suite à la démentielle programmation . Il rappelle que la LFP devait appliquer l'instruction de la FIFA relative à la fin de la compétition avant la fin du mois de mai, dans tous les pays qualifiés en Coupe du monde de football. « D'ailleurs, argumente-t-il, même les équipes devant disputer une compétition internationale ont subi les effets de cette instruction». «Mais pour cette saison, rassure-t-il, la situation est tout autre et la Ligue de football professionnelle sera plus à l'aise dans la programmation qui ne sera que favorable pour tous.» Il explique que le Championnat d'Afrique des nations de Janvier 2015 au Maroc ne sera pas contraignante pour la programmation de la compétition nationale. «Même, annonce-t-il, une trêve est programmée durant cette CAN-2015 dès le 3 janvier 2015.» Restant sur cette programmation, il informe qu'il n'y aura pas de compétition nationale officielle durant les dates FIFA. Aussi, ce message est destiné aux 4 clubs engagés en compétition internationale, à savoir l'USM Alger, la JS Kabylie, le MC Alger et l'ES Sétif et il leur semble être favorable. L'autre aspect à ne pas négliger est abordé par M. Kerbadj. Il s'agit des reports de match à chaque période de stage ou compétition de l'équipe nationale. Il rappelle que la réglementation spécifique est claire et stricte. «Seule, affirme-t-il, l'équipe ayant 3 joueurs et plus retenus à cet effet a le droit de demander le report de son match programmé durant ces périodes-là». Le dépôt de la licence de Sylla est réglementaire Pour éclairer la lanterne de beaucoup de nos confères, Mr Kerbadj après avoir exprimé son irritation et sa désolation suite aux écrits relatifs à la date butoir de dépôt de licence, exprime sa volonté de respecter cette date fixée au 31 juillet. Il cite les cas des joueurs Sylla, Ghazi, Bakayoko. Pour le premier, le président de la LFP soutient mordicus que le dépôt de la licence de Sylla est réglementaire contrairement aux deux autres. La liste des joueurs Espoirs pose problème En réponse à des interrogations liées à la formation au sein des clubs, M. Kerbadj ne manque pas d'exprimer sa déception devant cette «allergie» de certains patrons de club quant à promouvoir, en équipe seniors, des joueurs Espoirs formés chez eux. «C'est anormal, martèle-t-il que des présidents de club déclarent, toute honte bue, ne pas avoir de joueurs Espoirs à intégrer en seniors.» «Il poursuit en exprimant sa désolation devant la précipitation de ces mêmes boss pour récupérer leurs Espoirs chassés la saison d'avant. Aussi pour ne pas refuser les licences de club n'ayant pas intégré de joueurs Espoirs, il informe les présents que des sanctions financières seront prononcées à l'encontre de tous clubs fautifs. Les chaînes télé privées doivent négocier Une convergence d'interrogation des représentants des chaînes télévisées algériennes amène M. Kerbadj à donner des clarifications très instructives. Ainsi, il signale que la LFP a cédé à l'ENTV l'exclusivité de la couverture télévisée des rencontres de la Ligue 1 tout en gardant celle de la Ligue 2. Restant sur la couverture télévisée de la compétition nationale, M. Kerbadj a demandé que l'ENTV puisse publier le programme mensuel des matches devant être télévisés. Il rappelle la nécessité d'une programmation rigoureuse de la part de l'Entreprise nationale de télévision quant à la couverture médiatique de certaines rencontres de la Ligue 1. De ce fait, il invite les télévisions privées à négocier avec l'ENTV la cession du droit de couverture télévisée. Mais les sourires et les soupirs entendus dans la salle laissent penser que ce n'est qu'un simple vœu et rien d'autre. Aussi la balle est dans le camp de notre fameuse ENTV. Plafonnement des salaires, le gros mensonge La suite des interrogations du parterre de la presse est axée sur le fameux plafonnement des salaires qui a défrayé et défraie encore la chronique. Pour s'en laver les mains, M. Kerbadj revient sur les péripéties ayant abouti à la signature d'un accord en ce sens. Ainsi, il signale que cet accord n'est pas une loi mais juste une convergence d'idées de la majorité de présidents de club des Ligues 1 et 2 qui «croulent» sous le poids des dettes. Pour accompagner cet accord, M. Kerbadj a «joué» le jeu en annonçant rejeter tout dossier de joueur dont le salaire dépasse celui indiqué dans l'accord. « Or, révélera-t-il, ce sont ces mêmes présidents de club qui «dribblent» tout le monde en piétinant cet accord». Par cette affirmation, il dégage par la même, la responsabilité de sa structure. Vétusté des stades, une amère réalité Cet aspect «moribond» des stades algériens dans leur majorité ne cesse d'être rappelé aux responsables nationaux et locaux où sont implantés ces «arènes» footballistiques. Ainsi et voulant tout savoir sur le déroulement de la compétition nationale, les journalistes interpellent M. Kerbadj sur ces structures-là avec la fameuse domiciliation des rencontres comptant et pour le championnat national et pour la coupe d'Algérie. Avant de s'étaler, il précise que chacune de ces deux compétitions a sa propre réglementation. En outre et sans mettre l'épée de Damoclès au-dessus des têtes de présidents de club, il rappelle l'obligation, pour chaque club, de choisir un stade conforme au cahier des charges pour y être domicilié. Tout en étant compréhensif sur l'impossibilité d'un club de pouvoir gérer «son stade», excepté l'USM Alger, M. Kerbadj souhaite (au lieu d'exiger) que le minimum existe dans les infrastructures footballistiques devant abriter les rencontres. Aussi, les multiples démarches effectuées auprès des responsables des stades, en l'occurrence les APC et Opow semblent donner leurs fruits puisque des travaux sont en cours et la plupart des stades connaissent des travaux de restauration et d'amélioration des conditions de déroulement des matchs et l'accueil des spectateurs. Il cite les stades du 20-Août, d'El-Harrach, de Tadjenanent, de l'Arbaâ. En relation avec le récent séisme ayant frappé Alger et ses environs, il informe les présents que la LFP est dans l'attente d'une réponse de sa correspondance adressée aux services du CTC pour une expertise des stades s'y trouvant dans cette région du Centre. Dédramatiser les derbies En relation avec la programmation des rencontres, ceux appelés «Derby», M. Kerbadj rappelle à l'assistance que chaque club le jouera dans son stade habituel. Il s'étonne que ces matchs soient considérés comme des rendez-vous à risque alors qu'ils ne sont que de simples rencontres comme les autres. Par ce passage, il a tenu à «dédramatiser» la situation qui prévaut à la veille de chaque derby. Sur sa lancée, il tient à lancer un appel aux dirigeants des clubs concernés par ces matches-là à ne pas céder à la pression née autour de ces matches. Au sortir de cette rencontre, le sentiment semble mitigé quant à l'amélioration des conditions d'organisation et de déroulement de la compétition dans tous ses aspects. Espérons toujours !