La bataille de Syrte a commencé. En ce début du mois du jeûne, le gouvernement d'union nationale libyenne a décidé de lancer une offensive contre le bastion de Daesh en Libye. La communauté internationale, l'Algérie et la Tunisie plus particulièrement suivent de très près l'évolution des évènements dans une ville occupée par les milices de la mort. L'enjeu de cette bataille est, décisif. Depuis plus d'une année, Syrte s'est transformée en véritable bastion des troupes de Daesh avec près de 3 000 hommes armés résolument décidés à étendre leur territoire au-delà des frontières. L'attaque perpétrée il y a plus de trois mois à Benguerdane, région frontalière avec la Tunisie, en est un exemple probant. Les groupes de Daesh ont attaqué une caserne et tenté de planter leur drapeau sur le territoire avant d'être mis en déroute par les soldats de l'armée tunisienne. La tentative d'occupation de Benguerdane par l'armée islamique a échoué tout comme a échoué le système de défense de la ville de Syrte où semblait triompher Daesh. Selon les informations qui parviennent de Libye, les forces alliées du camp gouvernemental ont réussi à pénétrer sans trop de difficultés dans la ville sous contrôle islamiste. La presse internationale qui suit de très près le déroulement de cette offensive relate d'ailleurs la facilité avec laquelle les défenses extérieures de Syrte ont été détruites. Un communiqué du centre de commandement des opérations militaires indique que l'offensive terrestre appuyée par des bombardements a été «menée simultanément par quatre axes au sud et à l'ouest de la ville ainsi que par la mer». Ce qu'il faut savoir, c'est que les troupes engagées dans la bataille de Syrte sont essentiellement composées des brigades de Misrata qui ont offert leurs services au gouvernement d'union nationale dirigé par Faïez Esserradj. Peu d'informations en revanche sur le rôle mené par les troupes étrangères stationnées en Libye depuis des mois. Des forces spéciales françaises, mais aussi britanniques et américaines campent sur les territoires libyens depuis plus d'une année, avaient révélé des sources bien informées aux médias français sans qu'aucun démenti sérieux soit apporté par les gouvernements respectifs. Tout au contraire, et à la faveur du déroulement de la bataille de Syrte, l'envoyée spéciale des Nations-Unies en Libye a fini par confirmer cette semaine officiellement la présence de troupes spéciales françaises sur le territoire. Aucune information officielle n'est cependant venue confirmer l'implication de ces troupes étrangères dans cette offensive. En fait tout laisse à penser que ces dernières ont décidé de laisser aux Libyens le soin de mener seuls cette bataille décisive. La reconquête de Syrte permettrait au gouvernement national de gagner une légitimité qu'il tente difficilement d'acquérir depuis sa nomination il y a près de deux ans. Avec fierté, le commandement militaire central qui contrôle les opérations annonçait mercredi encore que la récupération de Syrte était pratiquement acquise. La suite des opérations consisterait à présent à lancer des combats de rue «que risquent cependant de ralentir les civils». De son côté, Faïez Essaradj déclarait aux médias étrangers que la victoire totale était proche : «Nous espérons que cette guerre contre le terrorisme pourra unir toute la Libye». La tâche n'est pas de toute facilité. L'objectif politique du gouvernement d'union nationale est menacé par les velleités du général Haftar lequel semble avoir lui aussi la volonté de lancer une offensive militaire pour la ville de Syrte. Se présentant comme un ennemi farouche de Daesh, il attend probablement le bon moment pour lancer ses troupes sur la ville. Pour l'heure, les troupes de Misrata se rapprochent d'heure en heure du centre de Syrte...