Le choc Italie-Belgique promet des étincelles entre la défense italienne 100% Juventus Turin qui joue les yeux fermés et la star belge Eden Hazard, revenu en forme pour son entrée dans l'Euro-2016, ce soir à Lyon. A chacun son point fort. L'Italie, pauvre en attaque et privé de Marco Verratti et Claudio Marchisio au milieu, mise beaucoup sur sa défense à trois Andrea Barzagli-Leonardo Bonucci-Giorgio Chiellini, ensemble depuis cinq saisons, à la Juve et en «Nazionale». La Belgique, fragilisée en défense par les forfaits, penche vers l'avant du poids de son quatuor 100% Premier League mené par Hazard, meilleur joueur du Championnat d'Angleterre en 2015. Les Belges sont conscients qu'il sera difficile de faire sauter le verrou italien, d'autant plus que les Diables Rouges ne sont jamais à l'aise face aux défenses regroupées, malgré le génie technique de Hazard et Kevin De Bruyne. Ces deux-là n'ont toujours pas trouvé la formule pour cohabiter. En quatre ans, ils n'ont été impliqués ensemble (passe décisive de l'un pour l'autre) que sur deux buts. Un bilan très léger pour les deux meilleurs éléments de la formation. Le sélectionneur Marc Wilmots est souvent obligé de les placer sur les ailes, car laissés trop proches l'un de l'autre, ils se marchent sur les pieds. Hazard, star de la Belgique, a vécu une saison difficile, passant de terreur de la Premier League en 2015 à fantôme en 2016, avec presque dix mois sans marquer. «Leader avec ses pieds» Les tracas physiques ne l'ont pas épargné, frappé par une grosse fatigue après six saisons pied au plancher depuis son avènement à Lille. Mais il se dit «motivé comme jamais» à l'approche de l'Euro, et il a fini fort avec Chelsea, signant 4 buts sur ses cinq derniers 5 matchs. Signe de la confiance de son sélectionneur : il lui a donné le brassard de capitaine. Hazard «est un leader avec ses pieds, explique le sélectionneur, son jeu parle pour lui. C'est sa manière à lui de mener l'équipe. Il va devoir prendre ses responsabilités» à 25 ans. «C'est aux joueurs offensifs comme moi à faire la différence, abonde Hazard. Je prends mon rôle à cœur et je ferai tout pour que la Belgique aille le plus loin possible», assure-t-il. Mais il devra faire face à un quatuor défensif qui en a maté d'autres que lui, a commencé par le «vieux» gardien Gianluigi Buffon, qui devrait fêter face à Hazard sa 158e sélection, à 38 ans. La défense à trois, dont Conte fut le premier architecte à la Juve, a joué des centaines de matchs ensemble, en «bianconero» ou en «azzurro». Cette saison, pour le cinquième titre de rang de la «Signora», elle n'a concédé que 20 buts en 38 matchs «Ils jouent depuis des années ensemble, c'est normal qu'il y ait des mécanismes, quelquefois il n'y a même pas besoin de les essayer à l'entraînement», s'extasie Angelo Ogbonna, leur remplaçant, première «victime» de leur complicité. «J'ai joué avec eux deux ans, des fois ils sont vraiment en mode automatique», s'emballe-t-il. Cesare Prandelli, le prédécesseur de Conte, expliquait qu'ils étaient «plus forts tous les trois ensemble que leur simple addition, grâce à leur complicité» Ogbonna estime que cette défense, «le compartiment le plus rodé» de la Nazionale, est le «point fort» de l'Italie, qui n'oublie jamais, malgré les automatismes, de «l'améliorer jour après jour».