Portugal, Belgique, et dans une moindre mesure Autriche: trois favoris sont au pied du mur avant le round d'aujourd'hui de l'Euro-2016. Les hommes de Marc Wilmots se mesurent à l'Eire pour se rattraper de leur défaite initiale tandis que Portugais et Autrichiens s'affrontent à Paris. Pendant ce temps, les Petits poucets islandais et hongrois rigolent et se disputeront la première place du groupe F. Belgique-Irlande, cet après-midi (14h) à Bordeaux (TF1, BeIN 1 et 2) Les Diables Rouges en quête d'un bon bol d'Eire «Nous avons grillé notre joker : désormais c'est gagner ou mourir». Le sélectionneur belge Marc Wilmots a placé ses joueurs au pied du mur avant d'affronter l'Eire cet après-midi à Bordeaux où il attend que ses «garçons fassent preuve de grinta». Battus (0-2) par l'Italie en match inaugural, les Diables Rouges ont «pris un gros coup sur la tête», a reconnu le milieu Axel Witsel. «Il reste deux matchs, deux finales (face à l'Eire puis la Suède, ndlr). Si on les rate, c'est retour à la maison. Finalement, nous rentrons dès maintenant dans la phase à élimination directe», embraye Wilmots. Une défaite samedi renverrait les Belges au plat pays en cas de victoire de la Suède face à l'Italie la veille. Eden Hazard et ses équipiers ne sont pas dans la meilleure configuration, eux dont l'ambition déclarée au début du tournoi était d'atteindre le dernier carré. Et l'ambiance a changé. Wilmots a haussé le ton lors des derniers entraînements, secouant ses joueurs et avertissant : «Il n'y a plus de statut. J'ai 23 joueurs et ce sont ceux qui ont le plus d'énergie qui joueront». Le coach a peu goûté le manque d'agressivité de certains face à la Nazionale, citant en exemple le «fighting spirit» de l'Eire face à la Suède (1-1). «Nous sommes trop gentils. Nous manquons de grinta, de vice. Ces dernières années (parmi les équipes présentes en France, ndlr) nous sommes l'équipe qui a pris le moins de cartons (en moyenne un jaune par match)», regrette le technicien. Le message semble avoir été entendu. «Si on ne met pas le pied...» «Si on ne met pas le pied face aux Irlandais, on va se faire bouffer», note le défenseur Jan Vertonghen. Le sélectionneur ne veut cependant pas voir des joueurs courir comme des poules sans tête : «Il faut être concentré et volontaire, mais pas naïf et bête. Il nous faut un match construit, avec une organisation efficace, comme elle l'a été pendant 35 minutes contre l'Italie». Plutôt que de toucher à son système en 4-2-3-1, Wilmots devrait changer de joueurs. L'attaquant Romelu Lukaku, le milieu Marouane Fellaini et le défenseur Laurent Ciman pourraient faire les frais de la défaite de lundi, au profit du Marseillais Mitchy Batshuayi (ou Christian Benteke), de Dries Mertens et Thomas Meunier. Un doute subsiste aussi quant à l'état de forme de Kevin De Bruyne, inexistant face aux Azzurri et qui souffre des ischio-jambiers. «Il passerait à travers un mur» «Il est un peu dans la retenue», concède Wilmots qui pourrait dès lors confier les clés du jeu à Hazard, à charge pour Mertens et Yannick Carrasco d'occuper les flancs. A les entendre, les Belges se méfient surtout de Shane Long. «Il est rapide, puissant et passerait à travers un mur», note le défenseur Toby Alderweireld. «Les Irlandais pratiquent le kick and rush, un foot anglais à l'ancienne qui convient bien à Long. Assurément l'un des meilleurs attaquants de Premier League. Ce sera compliqué face à lui», enchaîne Vertonghen. Même si elle n'a pas battu la Belgique depuis 50 ans et si elle ne l'a jamais dominée en compétition, l'Eire est confiante. «Si nous répétons la performance que nous avons faite contre la Suède, nous pouvons mettre la Belgique en difficulté», assure le sélectionneur Martin O'Neill, privé de Jonathan Walters, touché au tendon d'Achille. «La Belgique a peut-être le groupe de joueurs le plus talentueux du tournoi mais collectivement et physiquement nous pouvons lui faire très mal». Voilà les Diables prévenus.