Les besoins des réfugiés sahraouis sont au centre des préoccupations du Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) qui a annoncé hier à Alger, à la veille de la célébration de la Journée mondiale des réfugiés, la tenue en juillet prochain à Genève d'une réunion des pays donateurs. En vue de soutenir l'assistance humanitaire aux réfugiés du Sahara occidental, le HCR tiendra le 12 juillet prochain à Genève une réunion des pays donateurs, a annoncé le représentant de cette agence onusienne en Algérie, Hamdi Bukhari. Cette réunion qui se tiendra avec le concours de plusieurs agences onusiennes, vise à mobiliser le maximum de donateurs et élargir l'espace des bailleurs de fonds, selon le représentant du HCR en Algérie, qui explique qu'«un document énumérant toutes les aides humanitaires aux besoins des réfugiés sahraouis sera envoyé à tous les pays sous forme d'appel pour les solliciter à contribuer financièrement à cette assistance humanitaire du HCR». Rappelant que le HCR travaille sur la base des contributions volontaires et son budget est alimenté à base de dons des bailleurs de fonds, M. Bukhari a également fait savoir que le Fonds de réserves d'urgence des crises humanitaires de l'ONU a été sollicité pour introduire les besoins des réfugiés sahraouis dans son programme. Il a, dans ce sens, précisé que le besoin exprimé en matière d'aides humanitaires globales dans les camps de réfugiés sahraouis, notamment l'eau, la santé et l'abri, est évalué à 32 millions de dollars, s'alarmant que «seulement 20% de cette somme sont disponibles pour l'année 2016». L'initiative du HCR s'inscrit dans le cadre de la Journée mondiale des réfugiés, qui se veut «une opportunité pour donner de l'espoir à cette population et souligner sa situation de plus en plus insoutenable» du peuple sahraoui. La situation que vivent les réfugiés sahraouis depuis plus de 25 ans interpelle à l'effet d'un changement radical pour sortir la question sahraouie de l'impasse. Les réfugiés sahraouis fondent de grands espoirs sur une action de la communauté internationale pour trouver une solution en faveur de l'aboutissement de leur cause juste. Lors de sa dernière visite aux camps des réfugiés sahraouis, le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, attristé par une tragédie humanitaire au Sahara occidental occupé qui dure depuis quatre décennies, avait adressé un message aux donateurs internationaux, pour accroître leurs aides à ce peuple oublié. Insistant sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, le chef de l'ONU avait assuré qu'il allait œuvrer à faire avancer ce processus, qualifiant la présence marocaine au Sahara occidental d'occupation. Dans le cadre de la solidarité avec le peuple sahraoui, l'Algérie multiplie les contributions en faveur des réfugiés sahraouis dans divers domaines, notamment en matière de sécurité, santé, éducation ainsi que l'aide en produits alimentaires. Des caravanes initiées par les autorités algériennes ou la société civile se rendent régulièrement dans les camps de réfugiés, telle que celle organisée au titre de la fête internationale des travailleurs début mai consacrée cette année par l'Algérie à la cause sahraouie. L'Algérie a toujours été un pays d'accueil depuis son indépendance et sa contribution «inestimable» démontre une «solidarité active» avec les réfugiés en général et les réfugiés du Sahara occidental en particulier, s'est félicité le représentant du HCR en Algérie, affirmant que l'agence onusienne travaille, en étroite collaboration, avec les autorités compétentes algériennes pour assurer assistance et appui aux réfugiés sahraouis. Le HCR a enregistré près de 60 millions de déplacés dans le monde dont plus de 19 millions de réfugiés et 10 millions d'apatrides. Selon l'agence onusienne, 51% des réfugiés dans le monde ont moins de 18 ans et 46% sont âgés entre 18 et 59 ans. Convaincue qu'il faut montrer aux dirigeants mondiaux la solidarité des peuples avec les réfugiés, la HCR a lancé une pétition en juin pour envoyer aux gouvernements un message fort selon lequel ils doivent travailler ensemble et contribuer équitablement pour venir en aide aux réfugiés, selon l'ONU. Cette pétition, qui demande aux gouvernements d'assurer que «chaque enfant réfugié soit scolarisé, que chaque famille réfugiée puisse vivre en lieu sûr, et que chaque réfugié puisse travailler ou acquérir de nouvelles compétences pour contribuer dans sa communauté», sera remise au siège de l'ONU avant l'Assemblée générale le 19 septembre prochain. La Journée mondiale des réfugiés est célébrée chaque année le 20 juin, suite à l'adoption de la résolution 55/76 de l'assemblée générale de l'ONU, le 4 décembre 2000. Le 20 juin coïncide avec l'adoption de la Convention de 1951 relative au statut de réfugié. A ce jour, 160 pays y ont adhéré.