«Les lanceurs d'alerte ne sont pas une invention de l'époque moderne. Ils rendent depuis longtemps service à la société en révélant des cas de corruption ou d'abus de pouvoir, et ils le font bien souvent en courant de grands risques personnels. Ils jouent un rôle important dans la société en demandant des comptes aux puissants, que ce soit au sein d'une agence gouvernementale, dans un conseil d'administration ou dans une usine. Mais comme l'a écrit le lanceur d'alerte anonyme à l'origine des «Panama Papers», John Doe, ce qui est nouveau, c'est que l'information est aujourd'hui beaucoup plus facilement accessible et diffusée en quantité énorme à travers les frontières. C'est ce que nous avons pu constater avec l'affaire des câbles diplomatiques américains révélés par «WikiLeaks», avec les dossiers de la NSA, ceux de HSBC (les «SwissLeaks») et les «Panama Papers». La prochaine révolution sera numérique, prédit John Doe dans son manifeste, «ou peut-être a-t-elle déjà commencé ?»Marina Walker est directrice adjointe de l'ICIJ, le Consortium international des journalistes d'investigation qui a orchestré des enquêtes journalistiques d'ampleur mondiale telles que «SwissLeaks» en 2015 et les «Panama Papers» en 2016.