Le scandale à très larges ramifications internationales appelé «Panama papers» continue de livrer de nouvelles révélations, et c'est loin d'être fini. Le mercredi 18 mai 2016, Radio Canada rendait publics les résultats d'une enquête montrant que la grosse affaire de corruption impliquant l'entreprise canadienne SNC Lavalin avait elle aussi fait «escale» au Panama, paradis fiscal impuni, et ce, à travers «Panama papers». Et Radio Canada d'annoncer que «SNC-Lavalin a fait des affaires d'or en Algérie : 4 milliards de dollars en contrats en 10 ans. Pour en obtenir quelques-uns, SNC-Lavalin a engagé une agence commerciale du nom de ‘‘Cadber Investments'', une agence dont personne ne semble connaître le véritable propriétaire. Les ‘'Panama papers'' révèlent six contrats différents de 2000 à 2004. Cadber Investments devait intercéder en la faveur de SNC-Lavalin pour lui obtenir des contrats, dont celui de l'usine de traitement des eaux de Taksebt, un contrat de 750 millions de dollars pour construire et exploiter l'usine». (*) Ce que nous écrivions dans Le Soir d'Algérie du 25 février 2013 Dans un article intitulé «Comment devrait réagir le gouvernement algérien (ce qu'il n'a pas fait)», publié dans Le Soir d'Algérie du 25 février 2013, nous suggérions ce qui suit : «L'Algérie doit s'associer aux enquêtes menées dans les pays qui enquêtent déjà sur SNC-Lavalin (Canada, Suisse et Italie), et le gouvernement au plus haut niveau doit rapidement sortir de son silence et annoncer sa volonté politique de faciliter toutes les enquêtes sur SNC-Lavalin en Algérie, volonté qui doit se traduire par des mesures concrètes portées à la connaissance de l'opinion publique. Des instruments internationaux (convention de l'OCDE, convention des Nations unies, conventions bilatérales en matière d'entraide judiciaire) existent pour permettre cette coopération judiciaire internationale et des enquêtes conjointes. Pour rappel, la Suisse, l'Italie et le Canada sont tous signataires de la convention de 1997 de l'OCDE, convention anti-corruption dans les transactions commerciales internationales et, à ce titre, sont tous engagés à appliquer des lois qui interdisent aux entreprises de payer des pots-de-vin à des gouvernements étrangers. Mais le Canada n'est pas un bon élève de cette convention : très peu d'affaires de corruption ont été initiées par la justice depuis l'entrée en vigueur de cet instrument en 1999 !» Fin de citation. Djilali Hadjadj (*) Pour en savoir plus sur cette enquête, http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2016/05/18/001-panama-papers-agence-commerciale-cadber-investments-snc-lavalin-algerie-contrats.shtml