On peut avoir idée d'une personne à travers ses références. Mme Djoher Amhis Ouksel a fait sienne cette citation du Mahatma Gandhi : «Que les portes et les fenêtres de ma maison soient ouvertes. Que les cultures de tous les coins de la terre soufflent librement autour de ma demeure mais qu'aucune ne me renverse.» Djoher Amhis, une femme d'exception est le titre d'un film consacré à la vie et au parcours de cette femme exceptionnelle. Le documentaire sur l'œuvre de Amirouche et Amrouche a été programmé pour une projection, en avant- première durant la soirée de dimanche à la Cinémathèque d'Alger. «Djoher Amhis-Ouksel n'est pas une enseignante à la retraite, c'est un repère incontournable de l'enseignement en Algérie et un électron inassimilable et vertigineux à la fois de la vie culturelle algérienne», écrit Rachid Boudjedra dans la préface d'un de ses ouvrages paru aux éditions Casbah, comme d'ailleurs beaucoup d'autres œuvres de Djoher Amhis. Cette femme de lettres algérienne d'expression française est née en Algérie dans l'entre-deux-guerres (mondiales). En 1954, elle fut admise à l'Ecole normale de Miliana. Elle exerce ensuite pendant dix ans comme professeur des écoles à Thénia, puis comme professeur de lettres au lycée de Médéa. En 1968, elle sera nommée inspectrice de l'Education nationale, avant de revenir à l'enseignement de la littérature dans un lycée d'Alger. A sa retraite (purement administrative), elle va se consacrer pleinement à l'écriture. A partir de 1983, elle entreprend un travail original : proposer régulièrement une série d'ouvrages qu'elle appelle «lectures». La plupart de ces livres sont parus chez les éditions Casbah d'Alger, dans la collection Empreintes. Ces «lectures» parcourent successivement les romans de Mouloud Mammeri, Mohammed Dib, Mouloud Feraoun, Malek Ouary et Taos Amrouche. Elle a également entrepris des lectures des œuvres de Abdelhamid Benhedouga et de Tahar Djaout. Une autre partie du travail d'Amhis Ouksel vise à faire mieux connaître la poésie kabyle. Son livre, Le chant de la sittelle, est une autobiographie entrecoupée de poèmes. Le travail pédagogique de Djoher Amhis-Ouksel centré sur la présentation, l'étude et l'analyse des ouvrages des auteurs algériens, a pour but d'aider la jeunesse à entrer, par la bonne lecture, dans la littérature algérienne. Djouher Amhis- Ouksel a reçu en 2012 le prix Mahfoud-Boucebci, pour l'ensemble de sa carrière littéraire et en reconnaissance de son action auprès de la jeunesse. Elle est aussi lauréate du prix de la fondation Nedjma. Mme Djouher Amhis est également membre actif du staff du Festival culturel national annuel du film amazigh, depuis sa création. Très active sur le terrain, elle anime régulièrement des conférences sur divers thèmes. En vérité, les activités de proximité de cette vraie femme d'exception ne se comptent pas.