Il est question encore une autre fois d'attribution, par adjudication au détriment des intérêts de la commune d'un parking pouvant faire gagner, sans aucune contrepartie, des milliards à leurs bénéficiaires. Décidément à Boumerdès, un scandale en cache un autre et le dernier survenu ces derniers jours en cache d'autres – certificats de conformité falsifiés et affectations illégales du couffin du Ramadhan – qui ne manqueront pas d'empoisonner cet été la ville de Boumerdès. Pour la dernière affaire, tout a commencé ce mardi 12 juillet. Ce jour-là, un groupe de personnes s'est présenté au parking dit Bouzegza, situé en amont de la plage centrale de Boumerdès pour encaisser le droit de stationnement. Ce parking est, notons-le, d'une superficie qui dépasse les 1 000 m2 et peut contenir plusieurs centaines de véhicules entre automobiles, minibus et bus. Il est question d'un chiffre d'affaire de 2 milliards de centimes réalisable uniquement pour la saison estivale. Il est par conséquent très convoité. Et pour cause, l'été passé, les prix pratiqués étaient de 100 dinars pour les véhicules de tourisme, 200 dinars pour les minibus et 400 pour les bus. Le groupe de personnes commençait donc à faire payer les automobilistes qui entraient dans cet espace auparavant partiellement accaparé par le transporteur Tahkout. Les policiers décidés cette année à faire échouer le racket dont font l'objet les estivants ont exigé de ce groupe des justificatifs officiels les autorisant à encaisser le droit de stationnement. Ils n'en ont aucun mais affirmaient aux agents de l'ordre qu'ils sont attributaires de l'adjudication de la part de la commune, à raison de 400 000 dinars pour toute la durée de la saison estivale. Les policiers persistent : pas de documents de la commune, pas de collecte de droits de stationnement. Enervés par la tournure des évènements les concernés très déçus sont allés faire pression sur les responsables communaux. Nous avons appelé, à ce sujet, le maire, Djamel Baouali, élu RND et son adjoint Ouzerdine Mebarek également élu du RND. Le maire n'a pas daigné décrocher son portable malgré nos six appels. Son adjoint s'est contenté de nous dire que l'adjudication du parking en question n'a pas été réalisée avant de couper et de ne plus décrocher. Personne n'a répondu donc à notre question concernant la non-application des directives contenues dans la note numéro 3 du 9 mai 2016 du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales particulièrement le volet relatif à l'adjudication des parkings. L'instruction n°3 du ministre de l'Intérieur bafouée Nous avons su par contre par le biais d'une source sûre qu'un cahier de charges a été élaboré dans l'opacité en l'absence du représentant des services des domaines comme l'exigent les articles 191 et 192 du code communal. L'évaluation de ce bien et sa mise à prix relèvent en effet des services des domaines. Par ailleurs, la même source nous indiquera que l'appel aux éventuels adjudicataires n'a pas fait l'objet de publicité. Ce qui élimine la concurrence.«En clair, c'est une attribution de gré à gré pour un prix dérisoire», dira un élu. Par ailleurs, le 13 juillet, le maire a convoqué en urgence l'assemblée générale des élus pour avaliser cette démarche. «Le BS (budget supplémentaire ndlr) qui est une priorité absolue est laissé de côté, on convoque une assemblée en deux jours et en violation de la loi juste pour avaliser une magouille», dira l'élu cité plus haut. Cette assemblée n'a pas eu lieu faute de quorum. La majorité des représentants, sentant probablement une dérive, ne s'est pas présentée à la réunion.