Rien de particulier ne semble avoir éclairé les médias qui se sont déplacés jeudi matin au centre de presse de l'OCO afin de couvrir la première conférence de presse du successeur de Christian Gourcuff. Déjà que la «communication» était difficile à «établir» entre Milovan Rajevac et la meute de journalistes présents, le traducteur franco-serbe Cvijevic avait du mal à passer correctement le message de son compatriote, celui-ci déballait des «généralités» sur le projet pour lequel la FAF a fait appel à ses services. Si Rajevac veut accomplir un parcours autrement plus conséquent à celui réalisé quand il dirigeait les Black Stars, il ne semble par contre pas renseigné sur la manière avec laquelle s'y prendre quand il sera officiellement en charge de ce qu'il qualifie «de meilleure équipe d'Afrique». Aller en demi-finale du prochain Mondial russe et ce, après avoir conquis le titre africain de Gabon- 2017, sont les objectifs pour lesquels le Serbe Milovan Rajevac a accepté de prendre en charge les destinées de la sélection algérienne. «J'ai déjà vécu deux expériences en Coupe d'Afrique et en Coupe du monde avec le Ghana en 2010, et je peux dire qu'un Mondial est toujours plus séduisant. Avec le Ghana j'ai terminé le tournoi de 2010 à la cinquième place et je veux faire mieux avec la sélection algérienne lors du prochain Mondial», a fait savoir le successeur de Gourcuff devant un parterre de journalistes «intrigués» par l'optimisme du néo-sélectionneur. Un Rajevac qui demeure «conscient» que la mission de qualifier l'EN algérienne pour la troisième fois consécutive à une phase finale d'une Coupe du monde est en elle-même difficile. Le Serbe dit qu'avec le Cameroun, le Nigeria et la Zambie, l'Algérie a hérité d'un «groupe de la mort».«Chacune des quatre sélections aspire à se qualifier, et à l'arrivée, il n'y aura qu'une seule à faire le voyage en Russie. On fera en sorte bien sûr que ce soit la nôtre, mais la mission sera très difficile», avoue celui qui fera connaissance avec sa nouvelle équipe en septembre prochain à l'occasion du match face au Lesotho comptant pour la dernière journée des qualifications à la CAN-2017. «J'ai une idée sur l'effectif actuel. J'ai aussi visionné plusieurs matchs de la sélection algérienne. Le temps presse et on doit redoubler d'efforts pour être prêts pour le début des éliminatoires. Le match contre le Lesotho, pour le compte des éliminatoires de la CAN-2017, sera bénéfique pour moi afin de faire une meilleure prise de contact avec les joueurs», assure Rajevac qui a «besoin de la contribution de tout le monde : joueurs, membres des différents staffs, responsables, public et médias pour réaliser les objectifs». Quelques idées à éclaircir Rajevac qui a concédé que son principal objectif est de «réussir» dans tous les challenges qui interviendront jusqu'en février 2019, date à laquelle son contrat avec la FAF expirera, compte inculquer à ses capés algériens la philosophie de jeu qui lui avait permis d'atteindre les quarts de finale de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud avec la sélection ghanéenne. «Tout le monde estime que la défense est le maillon faible de la sélection algérienne et tout le monde s'interroge aussi sur la voie à entreprendre pour y faire face. Moi, ma philosophie de jeu est simple : les tâches défensives ne sont pas réservées exclusivement aux joueurs de l'arrière-garde, mais c'est tout le monde qui doit contribuer aussi bien aux tâches défensives qu'offensives», affirme le nouvel entraîneur des Verts. Un football total, donc, qui met à l'épreuve les vertus de groupe sur celles des individualités. «Marquer et ne pas encaisser» sera le maître-mot de Rajevac durant son règne avec l'équipe d'Algérie qui «préfère gagner en jouant mal que de bien jouer et perdre», a-t-il précisé en expliquant que ça ne sert à rien de gagner un match par 5-0 et se rater lors des quatre matchs suivants. «Je serai content de remporter cinq matchs avec un but à zéro que d'en gagner un seul avec cinq buts», confie celui qui n'a, pour le moment, aucune appréhension à nourrir vis-à-vis du public algérien. Pour lui, peu importe où se joueront les matchs de l'EN, à Blida ou au stade du 5-Juillet «l'essentiel c'est de gagner et de jouer dans une bonne ambiance», explique Rajevac qui dit aimer «les bonnes ambiances». Les 45 premières minutes, temps imparti à la première conférence de presse de Rajevac, semblent avoir convaincu le technicien serbe de la grosse pression qui l'attend en Algérie. En décidant de solliciter Vahid Halilhodzic pour «prendre la température», l'ex-driver des Black Stars se verra probablement économiser beaucoup de temps. Même s'il faut reconnaître que ce «raccourci» risque de ne pas plaire à ses employeurs de la FAF.