Les dernières déclarations du ministre de l'Industrie concernant le secteur de l'automobile, rappelant l'obligation qui est désormais faite aux concessionnaires de se lancer impérativement dans l'industrialisation, sonnent comme un glas pour une bonne partie de ces intervenants. Mais cette menace directe et plusieurs fois réitérée par les voix autorisées du gouvernement apporte plus de confusion que de clarté, tant souhaitée. Si les premiers éléments de cette démarche et contenus dans le cahier de charges réglementant l'activité automobile dans notre pays ne limitaient pas les champs d'investissement à un domaine plutôt qu'à un autre, assemblage de véhicule, pièce de rechange ou autres accessoires, les dernières affirmations du premier responsable du secteur dressent en revanche un balisage où seule la sous-traitance dans le domaine de la pièce de rechange serait l'ultime voie de salut pour ceux qui veulent perdurer dans la profession. Une source généralement bien informée soutient en outre que les grandes lignes d'une industrie mécanique en Algérie ont été préalablement arrêtées et que seuls quelques constructeurs ont eu la bénédiction des responsables du secteur et verront les projets de leurs partenaires locaux aboutir et constituer, à terme, la gamme de modèles proposés aux clients algériens. On évoque les marques Renault, Hyundai pour l'utilitaire à Batna et le léger à Tiaret, Seat, Volkswagen, Peugeot et Mercedes. Si cette information se confirme, que deviendraient alors les nombreux projets annoncés ici et là par les concessionnaires et dont certains étaient dans des phases de préparation bien avancées et domiciliés dans plusieurs régions du pays ? C'est le cas notamment de Fiat, Saipa, Iveco, JAC, Hino, Renault Trucks... Est-ce à dire que la liste des prétendants à cette activité a été définitivement clôturée et que les autres devront s'orienter vers les autres secteurs de la sous-traitance ? Va-t-on vers un cloisonnement de l'industrie automobile en Algérie et sa limitation à une brochette d'heureux lauréats ? Des questions se posent aussi sur les facilitations exceptionnelles accordées à certains opérateurs dont les projets aboutissent rapidement, et sur les retards enregistrés dans le traitement de la multitude d'autres dossiers qui attendent le feu vert du ministère de l'Industrie depuis des mois. Dans une récente déclaration, Abdesselem Bouchouareb en a recensé une dizaine. En attendant, les véhicules se font rares, les délais de livraison s'étirent en longueur et les prix poursuivent leur envolée.