La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a prévenu hier contre l'illusion à laquelle pourrait prêter, quant à l'état des libertés en Algérie, le prix décerné, lundi à Kigali (Rwanda), par l'Union africaine (UA) à l'Algérie, dans le cadre de cette décennie sur les droits de l'Homme, en particulier les droits de la femme. Younès Djama - Alger (Le Soir) - S'exprimant, à l'occasion de la tenue de la session ordinaire de l'Organisation des jeunes du Parti des travailleurs (OJR), hier à l'office du village des Artistes de Zéralda, Mme Hanoune a estimé que l'UA, dans son appréciation quant à la situation des droits de l'Homme et de la femme en particulier, s'est basée sur une situation qui n'a plus cours actuellement, du fait que les droits de l'Homme ont connu une régression depuis le printemps 2015, dit-il. «Depuis 2015, l'état du pays a complètement changé. Le rapport de l'UA s'est basé sur le discours du président de la République lequel traite d'une actualité qui n'est plus d'actualité», a indiqué la conférencière. Et de s'interroger sur le respect des droits de l'Homme alors que le pays, dit-elle, vit depuis 1999 une attaque sans précédent contre la liberté d'expression, citant au passage l'épisode d'El Khabar. «Des journalistes ont été emprisonnés à cause d'un programme politique satirique. Or, le système qui n'accepte pas la satire est faible», martèle-t-elle. Ceci, avant d'aborder la situation tout aussi peu reluisante de la femme, pourtant consacrée par l'UA. Là aussi, Louisa Hanoune met en garde contre l'illusion à laquelle un tel constat pourrait prêter. «Il est vrai que les femmes sont présentes dans toutes les sphères, et en force, concède-t-elle. Cependant, elles sont toujours considérées comme des mineures par le code de la femme». Et Louisa Hanoune de considérer, sur le chapitre politique, que le système des quotas n'a rien changé à la situation de la femme, tout en jugeant que la parité homme/femme au sein des Assemblées élues n'est pas toujours un indicateur de l'état d'avancement des droits des femmes. «Ce n'est que de la poudre aux yeux. C'est une pratique élitiste», constate la première dame du PT. S'attardant sur la situation de la femme en politique, Louisa Hanoune observe que, certes, elles sont plus visibles au niveau des Assemblées élues, regrettant qu'elles soient une infime minorité à être présidentes d'APC, et quasiment absentes à la tête de des Assemblées de wilaya. Idem, au niveau du Parlement, où «la femme vote selon les convictions de son parti et non des siennes propres».