Que les consommateurs se rassurent : la maladie qui a touché le poulet ces derniers jours, n'a aucun impact sur leur santé. Selon les services vétérinaires de la wilaya de Bouira, il s'agit d'une bronchite infectieuse déjà connue et qui touche les gallinacés, une maladie non-transmissible à l'homme. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Depuis quelques jours, une mortalité anormale de la volaille a été signalée par certains éleveurs dans la wilaya de Bouira à l'ouest d'Alger. A l'origine : une maladie qui s'est propagée dans les poulaillers. Des pertes que la DSA (Direction des services agricoles) de la wilaya a estimé à près de quatre mille cinq cent poules dans la commune de Guerrouma (daïra de Lakhdaria). La nouvelle a vite fait le tour de la région-centre du pays, notamment via les réseaux sociaux. A Alger, plusieurs familles évitent de consommer la viande blanche en particulier le poulet. «Je n'achète plus de poulet, pourtant mes enfants adorent cette viande. Même les œufs je les ai exclus de ma liste de provisions», affirme Amel, mère de trois enfants. Une méfiance qui a affecté justement nombre d'Algérois. C'est le cas de Nadjia qui a décidé de supprimer ce produit des plats qu'elle concocte à sa famille. Pour ce médecin généraliste, plus de viandes blanches et plus d'œufs dans son frigo. «Il paraît que le poulet est atteint d'une maladie grave», dit-elle. Convaincue par la rumeur sur la gravité de cette maladie, elle ajoute : «depuis quelques jours, nous ne consommons plus de viandes blanches ni d'œufs. Ma fille a dernièrement mangé du poulet chez des amis et elle a fini par faire une intoxication alimentaire.» Hayet, jeune mère de famille, continue par contre à acheter et à consommer la viande blanche, le plus normalement du monde. Pour elle, le prix du poulet qui n'a pas bougé d'un iota est la preuve qu'il n'y a aucun risque sur la santé. Les responsables du secteur agricole sont pour leur part, catégoriques : il ne s'agit point d'une maladie grave. «Les résultats des analyses effectuées par le laboratoire vétérinaire régional de Tizi Ouzou nous ont permis de suspecter une bronchite infectieuse. C'est une maladie virale qui s'attaque aux espèces gallinacées (volaille) et qui ne touche pas l'homme», affirme Mme Nora Oulebssir, inspectrice vétérinaire de la wilaya de Bouira. Une maladie rappelle-t-elle, qui figure déjà dans le protocole vaccinal national. «La bronchite infectieuse fait partie du programme de vaccination des volailles. Les éleveurs sont ainsi sommés de vacciner leurs élevages contre cette maladie mais il arrive qu'il y ait une mutation ou une résistance au virus», explique-t-elle. Parmi les facteurs favorisant la propagation de la bronchite infectieuse, elle cite le non-respect des conditions sanitaires. L'inspectrice vétérinaire de la wilaya de Bouira rassure une nouvelle fois : «le poulet peut être consommé normalement car le virus est très sensible à la chaleur et n'est pas transmissible à l'Homme.» Elle insiste toutefois, sur l'achat de cette viande chez des vendeurs agréés, ce qui permet la traçabilité du produit et le respect de la chaîne de froid. Quant aux œufs, elle précise qu'il suffit de les désinfecter. D'ailleurs poursuit-elle, «nous avons chez nous en Algérie, la tradition de laver les œufs avant de les utiliser». Mme Oulebssir assure en outre, que l'enquête se poursuit afin de déterminer la provenance de cette maladie. «Le laboratoire continue à faire des prélèvements», dit-elle.